Une des mesures annoncées par le gouvernement en direction des jeunes des banlieues est d'augmenter le nombre de places en internats dits "de réussite éducative". Ils seront réservés aux bons élèves, "méritants et modestes", qui n'ont pas la possibilité d'étudier convenablement chez eux à cause de mauvaises conditions familiales ou de logement. À terme, s'il faut en croire les promesses gouvernementales, deux mille places seraient ainsi offertes à ces jeunes mais, dans l'immédiat, il est seulement prévu d'ouvrir dix internats supplémentaires de ce type.

L'exemple montré par les médias est l'internat couplé au collège François-Truffaut d'Asnières, dans les Hauts-de-Seine. Il accueille des jeunes garçons de 12 ans qui, effectivement, bénéficient de bonnes conditions pour étudier. Elles sont d'autant meilleures que le pavillon qui les abrite n'héberge que... huit élèves!

À supposer que dix structures similaires soient mises en place, cela ne fera guère, au mieux, qu'une petite centaine de places. On est loin des deux mille annoncées. On est loin surtout de ce qu'il faudrait mettre en oeuvre pour que tous les jeunes des milieux défavorisés, et pas seulement les plus "méritants", puissent être encadrés, aidés dans leurs études, afin qu'ils puissent surmonter leurs difficultés scolaires et avoir accès à la culture au même titre que les enfants des classes privilégiées.