Lajous Industries-Compiègne (Oise) : La justice est lente, mais pour les actionnaires, c'est bon!17/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1946.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lajous Industries-Compiègne (Oise) : La justice est lente, mais pour les actionnaires, c'est bon!

Lajous Indutries, rachetée par le groupe Euralcom en 2001, est une entreprise de sous-traitance automobile de plus de 500salariés située à Compiègne, dans l'Oise. Il y a deux ans, trente-six salariés étaient licenciés dans le cadre d'un plan dit "social". Ils tentent depuis de protester contre leur licenciement en ayant recours à la justice, toujours aussi lente lorsqu'il s'agit des droits des travailleurs.

Après un certain nombre d'allers-retours judiciaires, en juin dernier la justice ordonnait le paiement minimal de douze mois de salaire à chaque salarié licencié et la réintégration de deux d'entre eux, décision aussitôt contestée par la direction. Le 26 octobre, la cour d'appel d'Amiens décida de renvoyer toute l'affaire devant le conseil des prud'hommes, entraînant le rédémarrage à zéro de toute la procédure.

En attendant, les travailleurs licenciés, pour beaucoup des travailleurs âgés d'une cinquantaine d'années, doivent se débrouiller pour vivre. Et trouver de nouveau un travail dans la région, surtout quand on n'est pas tout jeune, est très difficile.

Euralcom n'est pas une petite entreprise en difficulté: elle possède des usines dans six pays européens et en Amérique du Sud. Dans son rapport annuel de 2002, elle annonçait même un chiffre d'affaires en augmentation de 42%. Le conseil d'administration avait à l'époque qualifié l'année de satisfaisante. Mais cela ne l'empêchait pas, quelques mois plus tard, en septembre 2003, de licencier des travailleurs de l'usine de Compiègne.

Comme tous les patrons, la direction de l'usine compiègnoise "restructure", fait appel à des intérimaires en grand nombre -ils ont été jusqu'à cent dans l'usine- qu'elle licencie comme bon lui semble, n'augmente pas les salaires depuis des années. Les directeurs affichent une mine contrite pour expliquer que la situation est difficile, mais les actionnaires, eux, continuent de se frotter les mains, ravis des dividendes qu'ils engrangent.

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