Le projet de loi permettant le financement de programmes de maisons individuelles vendues aux ménages à revenus modestes, au prix de 100000euros, devrait être défendu lundi 21 novembre devant l'Assemblée nationale par le ministre de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo. En fait, Borloo fait du social dans ses discours, mais dans la réalité les choses sont moins simples et sa maison à bon marché de 85m² tout équipée a toutes les chances de n'exister que sur le papier.

En particulier, le coût du terrain n'est pas pris en compte. Et à moins d'aller construire là où le terrain ne coûte presque rien, parce qu'il est très mal situé ou inapte à la construction, les promoteurs, qui ne sont pas des philanthropes, ne construiront pas s'ils doivent payer le terrain sans pouvoir récupérer leur mise, et sûrement plus que leur mise.

Résultat, les prix annoncés tout compris -terrain, crédit, bâtiment- sont déjà en train de grimper bien au-dessus des 100000 euros annoncés pour le communiqué: 125000 euros, 145000, voire plus.

Autant dire qu'entre un vote à l'Assemblée et la livraison d'une maison, même modeste, clés en main, à ceux qui en ont besoin, il y a un grand chantier boueux, loin de tout, qui n'est pas près de se terminer.