Irak : La sale guerre des États-Unis17/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1946.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Irak : La sale guerre des États-Unis

"J'ai vu les corps brûlés de femmes et d'enfants. Le phosphore blanc explose sous forme de nuage, et tous ceux qui se trouvent dans un noyau de 150 mètres ne peuvent y échapper. Il brûle le corps jusqu'aux os", a déclaré Jeff Englehart, un marine de l'armée américaine interrogé à son domicile du Colorado par la chaîne d'information italienne Rainews 24.

Le reportage de cette chaîne, diffusé le 8 novembre dernier, affirmait que les forces américaines en Irak ont utilisé du phosphore blanc contre des civils lors de l'assaut donné au bastion des rebelles sunnites de Fallouja, en novembre 2004.

Les journalistes italiens s'appuyaient également sur des photos montrant des corps calcinés, mais aussi sur le témoignage d'un scientifique vivant à Fallouja, Mohammad Tareq Al-Deraji, qui a déclaré: "Une pluie de feu est descendue sur la ville. Les gens touchés par ces substances de diverses couleurs ont commencé à brûler."

Le phosphore est un agent chimique particulièrement violent. Il a été utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment à l'occasion des bombardements alliés sur la ville allemande de Hambourg en 1943, ainsi que pendant la guerre du Viêtnam. À chaque fois, il s'agissait notamment de terroriser les populations civiles. Selon plusieurs organisations non gouvernementales opérant dans la région, au moins huit cents civils irakiens seraient morts au cours des combats de Fallouja.

Du côté des autorités américaines, c'est encore une fois "silence radio". Selon elles, les bombes au phosphore n'auraient été utilisées que pour éclairer des positions ennemies pendant des combats de nuit. Évidemment les bombes au phosphore, particulièrement meurtrières, font désordre dans le tableau idyllique que le gouvernement américain a tenté de dépeindre depuis le début de la sale guerre qu'il a engagée en Irak. Elles font évidemment aussi mauvaise impression que les séances de torture infligées par des soldats américains à des prisonniers en Irak, ou les mauvais traitements pratiqués sur les terroristes, réels ou supposés, enfermés hors de toute juridiction légale dans la base militaire américaine de Guantanamo, à Cuba. Toutes exactions qui sont de notoriété publique, mais qui n'ont pas empêché le président Bush de nier, le 7 novembre dernier, tout usage de la torture.

Mais bien avant que cette guerre ne commence, l'administration Bush n'a pas été avare en mensonges divers pour parvenir à ses fins. Elle a menti sur ses objectifs. Mettre en place un régime démocratique en Irak est le cadet des soucis des États-Unis, qui se sont longtemps accommodés du régime dictatorial de Saddam Hussein, comme ils s'arrangent aujourd'hui de celui du dictateur pakistanais. Mais il leur fallait masquer un but, lui bien réel: garder le contrôle d'une région riche en pétrole.

Elle a menti aussi sur les armes de destruction massive censées être entre les mains du régime irakien, ou sur la connexion qui aurait existé entre celui-ci et les terroristes d'Al-Qaida, toutes choses qui se sont avérées, depuis, être des mensonges utilisés en toute connaissance de cause par les autorités américaines.

Et maintenant, on voit que dans la guerre elle-même tous les coups sont permis, y compris les plus atroces, ce qui est dans l'ordre des choses de cette sale guerre de brigandage colonial.

Et ce n'est pas le fait que les dirigeants américains se soient enferrés dans une série de mensonges qui va les empêcher de continuer à mentir sans aucun problème moral. N'était-ce pas, comme disait Bush au début de cette guerre qu'il appelait une "croisade", "la guerre du Bien contre le Mal"? Traduisez: la guerre des banquiers, des industriels et des marchands de canons américains, dont l'administration Bush est le serviteur zélé.

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