Écoutes téléphoniques de l'Élysée : La justice est dure d'oreille17/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1946.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Écoutes téléphoniques de l'Élysée : La justice est dure d'oreille

Le feuilleton des écoutes téléphoniques de l'Élysée a pris fin le 9 novembre, avec la condamnation de sept des douze prévenus par le tribunal correctionnel de Paris.

De 1983 à 1986 la "cellule de l'Élysée" avait espionné les conversations de près de 150 personnalités, sur les ordres et pour répondre aux obsessions du président de la République d'alors, François Mitterrand, qui espionnait tous ceux, essentiellement des journalistes, qui risquaient de révéler l'existence de Mazarine, sa fille "cachée". Le journal Libération révéla l'existence de ces écoutes en mars 1993. Les premières mises en examen datent de décembre 1994. Et la justice suivit son petit bonhomme de chemin pendant dix ans, jusqu'à l'ouverture du procès le 15 novembre 2004. Entre-temps, avec la mort de Mitterrand, disparaissait le commanditaire de ces écoutes.

Les juges ont choisi d'avoir la main légère pour ceux qui passaient devant eux: de deux à huit mois de prison avec sursis, amnistiés dès versement des amendes de 2000 à 5000 euros. Les deux directeurs de cabinet de Pierre Mauroy et Laurent Fabius sont condamnés mais dispensés de peine.

L'ex-gendarme Paul Barril n'a pas été comme les autres condamné pour atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui, mais pour recel de fichiers informatiques. En clair, on lui reproche d'avoir transmis à la presse des retranscriptions des écoutes.

Si les juges ont bien relevé que, dans ce procès, tout le monde a menti, des ministres et généraux aux simples gendarmes et secrétaires, l'exemple venait de haut. Mais ni François Mitterrand, évidemment, ni les Premiers ministres Pierre Mauroy et Laurent Fabius, ni les ministres des Armées ou directeurs de la DST n'étaient sur le banc des accusés.

La justice, c'est bien connu, a un bandeau sur les yeux!

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