La Poste - Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) : Un plan d'aggravation des conditions de travail10/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1945.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste - Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) : Un plan d'aggravation des conditions de travail

La direction de La Poste continue à restructurer la distribution du courrier en Seine-Saint-Denis. Après la réorganisation de Pantin, c'est maintenant à Saint-Denis qu'elle vient de présenter un plan qui entrerait en application en mars 2006. En cinq ans, la population de cette ville est passée de 87000 à 95000 habitants. En bonne logique, le nombre de postiers aurait donc dû augmenter en proportion. D'autant plus que de nombreux bâtiments ont été construits à La Plaine-Saint-Denis, autour du stade de France. Des sociétés s'y sont implantées. Mais telle n'est pas la manière de voir de La Poste. Dans les campagnes, la baisse de la population lui sert de prétexte pour supprimer des bureaux, mais elle n'augmente pas pour autant le personnel dans les banlieues où il y a plus d'habitants.

Sur Saint-Denis, la direction s'appuie au contraire sur le développement de La Plaine-Saint-Denis pour y transférer 14 facteurs qu'elle enlève aux autres quartiers. Les tournées vont donc se retrouver allongées d'un bon tiers sur ces quartiers, puisque jusque-là 49 facteurs les couvraient. Il faudra passer plus de temps à l'extérieur à distribuer le courrier à vélo, de 7 heures à 13 h 48, sans pouvoir manger à la cantine. Cela fera 39 h 22 de travail par semaine, avec un samedi sur deux travaillé, et trois jours de repos tous les mois. Quand on sait que, avant même cette restructuration, les horaires sont bien souvent largement dépassés, on voit ce que cela pourra être après!

Ceux qui travailleront sur La Plaine, dans la nouvelle "plate-forme d'intérêt local", ne seront pas mieux lotis. Cette plate-forme a été créée pour accueillir une machine de tri... qui n'arrivera, peut-être, que dans deux ans. En attendant, une partie des agents devront commencer à 5h15 au lieu de 6h15 actuellement, pour faire le tri manuellement. Et à La Plaine tout le personnel du matin travaillera deux samedis sur trois au lieu de un sur deux actuellement. Ceux de l'après-midi, qui dans le bureau de Saint-Denis travaillent du lundi au vendredi, devront faire un samedi sur deux quand ils partiront à La Plaine. Et tout cela avec à la clé la menace de suppressions d'emplois quand la machine arrivera, et la perspective peu réjouissante de rester alors dehors toute la journée par n'importe quel temps à distribuer le courrier.

Si la direction réussissait à faire passer son plan, la charge de travail serait donc alourdie pour tous et les horaires plus pénibles. Et cela se traduirait par une dégradation de la distribution du courrier, non seulement sur les quartiers où des facteurs ont été enlevés, mais même probablement à La Plaine. Dans ce nouveau quartier, le but avoué de La Poste est en effet de privilégier les contrats de ramassage avec les grosses entreprises qui y ont installé leurs sièges sociaux, comme Generali ou Védior-bis.

Voilà la politique que mène La Poste, et derrière elle le gouvernement, dans des banlieues où celui-ci prétend vouloir créer des emplois et développer les services publics!

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