Congrès du PS : Trois fois rien, c'est pas grand-chose10/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1945.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Congrès du PS : Trois fois rien, c'est pas grand-chose

Mercredi 9 novembre, les militants du PS étaient appelés à voter pour l'une ou l'autre des cinq motions en présence, en vue du congrès de leur parti qui se tiendra du 18 au 20 novembre prochain au Mans. Tout le monde, à commencer par les principaux intéressés, sait bien que derrière cette bataille de motions, il y a la compétition pour la candidature du PS à la présidentielle de 2007. Mais le jeu politique veut que les candidats et leurs écuries rédigent des programmes, appelés motions, qui préfigurent, ou pas, celui qu'ils présenteront à l'élection présidentielle. Tout le monde sait aussi, l'expérience l'ayant amplement montré, que tout devrait se terminer par une "synthèse", puis, en cas de victoire aux élections, par un partage des responsabilités ministérielles dans un gouvernement... qui appliquera sans barguigner la politique du grand patronat. Ce que les motions ne disent évidemment pas.

En plus des querelles d'ambitions, une des préoccupations communes aux trois principales motions, celle de Hollande, celle de Fabius et celle du trio Montebourg-Peillon-Emmanuelli, est de tenter de séduire les électeurs populaires perdus en 2002. Par quels moyens?

Sur la question des salaires, les trois motions constatent que les salaires doivent augmenter, sans dire de combien, et proposent toutes, pour ce faire, le même mécanisme: une conférence annuelle qui réunirait patrons, syndicats et gouvernement. Comme s'il suffisait de réunir patrons et syndicats pour que les salaires augmentent... En fait le PS, toutes tendances confondues, promet l'augmentation des salaires après 2007... si les patrons sont d'accord.

La question des retraites est traitée d'une manière tout aussi vague et aucune des trois motions ne parle de revenir aux 37,5 années de cotisations.

Sur les licenciements collectifs dans les entreprises qui font des bénéfices, la motion Fabius se distingue: elle est la seule à en parler. Pas pour dire qu'il faut les interdire, seulement pour affirmer que les patrons devront en payer eux-mêmes les conséquences, à moins que l'entreprise soit en difficulté (raison que les patrons ne se privent pas d'invoquer).

Pourtant, en cherchant bien, au détour d'un obscur paragraphe de la motion Emmanuelli, on trouve un engagement concret, favorable aux travailleurs, simple à comprendre et à appliquer: calculer le temps de travail comme le temps durant lequel le travailleur est soumis au patron, c'est-à-dire y compris les temps de déshabillage, de pause et de casse-croûte. Avec un peu de mémoire, mais ça n'est pas dans le texte, on arrive quand même à se souvenir que c'était comme ça... avant la loi de la ministre socialiste Aubry, soutenue et votée par Emmanuelli, ce qui lui retire beaucoup de sa crédibilité.

Pour le reste, les motions socialistes disent toutes la même chose aux travailleurs: rien!

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