Les ouvriers d'Alstom qui travaillent à la peinture du matériel ferroviaire viennent d'apprendre que, jusqu'à très récemment, ils ont posé et poncé de grandes quantités d'enduit dont le talc contient de l'amiante, ce poison dont l'utilisation est interdite depuis 1977! C'est la CGT qui l'a fait savoir publiquement le 28 octobre, informée par des militants CHS de la SNCF où, dans les Ateliers de maintenance, est entretenu et réparé du matériel roulant, fabriqué à Alstom, qui contient le même type d'enduit.

La direction a répondu qu'elle avait été alertée le 12 octobre par Becker Industrie, le fournisseur de cet enduit qui, comme deux analyses diligentées par la SNCF, avait trouvé des "traces d'amiante". Elle aurait alors ordonné l'arrêt de son utilisation, mais en cachant l'information aux ouvriers et aux réunions des Comités d'hygiène et de sécurité, des Comités d'entreprise et de délégués du personnel qui se sont tenues les jours suivants. "Nous n'avons pas voulu communiquer pour ne pas générer d'affolement, puisque nous ne disposons pas encore d'une information cohérente et complète!" Un bel aveu du mépris avec lequel elle considère les premiers concernés, les ouvriers qui ont été exposés à l'amiante et dont la santé est en jeu. Et puis, ce qui a augmenté l'inquiétude et la colère, c'est qu'elle affirme maintenant que l'enduit incriminé aurait été retiré depuis juin pour en utiliser un autre au séchage plus rapide... pour baisser les coûts.

Les empoisonneurs continuent de sévir dans cette usine où l'amiante, utilisé massivement avant son interdiction, a déjà fait et fera encore des dizaines de morts et de malades.