Renault – Flins (78) : Prime en baisse, ras-le-bol en hausse03/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1944.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault – Flins (78) : Prime en baisse, ras-le-bol en hausse

Vendredi 28 octobre, l'annonce de l'avance sur la prime d'intéressement a déclenché des débrayages dans plusieurs secteurs de l'usine. La direction nous offrait royalement 630 euros d'avance, au lieu de 847 l'an dernier. Vu les bénéfices records du premier semestre, plus de deux milliards d'euros, en progression de 52%, tout le monde s'attendait à une avance d'environ 1200 euros.

Quelques dizaines de travailleurs de l'équipe d'après-midi, dans les secteurs du Montage, des Presses, du Ferrage et de la Tôlerie, ont piqué une colère et ont défilé dans les ateliers. En milieu d'après-midi, nous étions plus d'une centaine, pas assez pour arrêter totalement l'usine, mais assez pour la perturber et pour inquiéter la direction qui s'empressa de pleurer... sur son propre sort : certes, Renault avait fait des bénéfices au premier semestre, mais le second allait être catastrophique : l'usine de Sandouville allait mal, à Valladolid, c'était plus que préoccupant. Il fallait être prévoyant ; si les choses s'arrangeaient, peut-être le solde de la prime serait-il confortable ; et en attendant, au travail pour sortir le nouveau véhicule qui doit " sauver " l'usine de Flins !

Ce discours conforta les assistants dans l'idée qu'il fallait continuer la grève jusqu'à la fin de l'équipe, exiger 1200 euros d'avance et aller encourager l'équipe de nuit à faire la même chose. Ce qui fut fait avec un certain succès, puisque, de nouveau, une centaine de travailleurs se mirent en grève, malgré la présence de chefs surexcités et de certains syndicalistes tout dévoués à la direction.

Au retour du week-end, la direction a pris les devants pour décourager tout mouvement, en organisant elle-même les arrêts de chaîne et les réunions d'explication. La grève n'a pas redémarré mais beaucoup d'entre nous étaient contents d'avoir dit ce qu'ils avaient sur le coeur, et pas seulement au sujet de la prime, qui concerne uniquement les travailleurs " Renault " et pas les intérimaires ; car les heures supplémentaires, les conditions de travail, la suppression des ponts et de la semaine de congé en fin d'année, tout est de plus en plus insupportable pour tout le monde. Cela faisait plaisir aussi de voir courir tous ces grands chefs qui, d'ordinaire, passent leur temps à multiplier les pressions. Bref, pas encore le mouvement qui amènera la direction à nous donner satisfaction, mais un bon essai... à transformer.

Partager