Régie des transports de Marseille (RTM) : Le maire a beau s'agiter, les grévistes continuent03/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1944.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Régie des transports de Marseille (RTM) : Le maire a beau s'agiter, les grévistes continuent

Commencée le 5 octobre, la grève des travailleurs des transports en commun de Marseille continue malgré l'agitation de Jean-Claude Gaudin, maire de la ville et président de la communauté urbaine, et de ses amis. Il n'a pu obtenir la réquisition qu'il réclamait et un médiateur a été désigné par le préfet.

Imperturbablement, les grévistes reconduisent leur grève aux assemblées générales de chaque dépôt. Ils étaient plus de cent lundi 31 novembre bien que ce soit un jour de pont entre un dimanche et un jour férié, au dépôt de La Rose. L'intersyndicale reste unanime pour maintenir le mouvement.

En face, depuis le lundi 24 octobre, le maire a fait circuler " cinquante bus de substitution ", bien incapables de remplacer tout le réseau de la RTM. Les grévistes ont laissé faire les conducteurs de cars, et ce sont les passagers qui leur expliquaient le chemin à suivre à travers les multiples embûches de la circulation marseillaise. Cependant le jeudi 27, les vitres de quatre bus ont été brisées et leurs fauteuils lacérés. Le préfet s'en est saisi pour renforcer la présence de CRS et de gendarmes mobiles autour des bus de substitution. Il y a toujours un car de police à proximité des dépôts.

Des commerçants, des représentants des unions patronales et de la chambre de commerce, ainsi que les élus UMP de la municipalité, ont, au cours d'une manifestation qui se voulait symbolique, bu un bouillon censé représenter celui que les grévistes leur font boire en refusant de transporter leurs clients vers le centre-ville. Gaudin y est intervenu et il propose déjà des remises fiscales pour compenser leur manque à gagner supposé.

Il n'empêche, la grève continue. Les conducteurs sont jour après jour en grève à environ 90%, les métros circulent par moment, plus ou moins espacés, la ligne 2 dont les métros étaient les plus fréquents s'est mise au rythme lent de la ligne 1.

Quelques grévistes aidés de militants des Unions locales et de l'Union départementale CGT, et des entreprises concernées, ont diffusé des tracts explicatifs devant le Conseil général, le centre de chèques postaux, de l'hôpital de La Timone, aux supermarchés de quartier, etc.

Le maire voudrait que les bus et les métros roulent jeudi 3 novembre pour la rentrée des vacances scolaires, mais sans renoncer à son projet de Délégation de service public à la Connex qui est la cause de la grève.

Les Unions départementales des syndicats CGT, CFDT, FO, UNSA, Solidaires, FSU, appellent à manifester le jeudi 3 novembre à Marseille, en soutien aux grévistes.

Ceux-ci n'ont pas l'intention de laisser le maire octroyer à la Connex, filiale de Vivendi, le droit d'exploiter le futur tramway tout neuf. Le maire explique que c'est nécessaire parce que la Connex est une excellente gestionnaire. Les travailleurs de la RTM sont bien convaincus que si elle gère " bien ", elle le fait dans l'intérêt de ses actionnaires, mais au détriment des usagers, aux frais des contribuables et sur le dos des travailleurs, ils sont convaincus aussi que ce n'est là que le début d'une privatisation plus complète.

Et ils sont bien décidés à ne pas laisser faire.

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