Dans le numéro précédent de Lutte Ouvrière, dans l'article consacré à l'ONU, nous avons écrit par erreur que " l'URSS avait usé de son droit de veto à l'ONU pour s'opposer à une expédition militaire dirigée par les États-Unis en Corée... "

Or l'URSS n'avait pas utilisé son droit de veto.

Lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU du 25 juin 1950, l'URSS bien que membre permanent refusa de siéger, invoquant la présence du représentant du dictateur de Formose, Tchang Kaï-Tchek, à la place de la Chine. La résolution qui allait marquer le début de la guerre de Corée fut adoptée par 9 voix contre zéro et une abstention, celle de la Yougoslavie de Tito. Une force d'intervention placée sous commandement américain fut alors mise sur pied, à laquelle participèrent seize pays, dont la France, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, etc.

L'ONU inaugurait ainsi en Asie la longue série de ses interventions militaires aux quatre coins du monde, sous prétexte d'y porter démocratie et liberté et en réalité pour y imposer, armes lourdes à l'appui, les régimes conformes à la politique exigée par la défense des intérêts des puissances occidentales, et en particulier de la plus puissante d'entre elles, les États-Unis. De l'assassinat de Lumumba, dirigeant indépendantiste congolais, à la fin de l'année 1960, à l'Indonésie (de 1975 à 1999), en passant parle Liban (1983), la première guerre du Golfe (1991) contre l'Irak (avec utilisation d'armes à uranium appauvri dont les vétérans américains dénoncent aujourd'hui les effets), la Somalie (1993-1994), la Bosnie (1995), la liste est très longue des interventions des troupes de l'ONU qui se sont soldées par plus de désespoir, de morts et de déchirements pour les peuples. Car comme nous l'écrivions dans l'article précédemment cité " l'ONU n'est qu'un instrument parmi d'autres " d'intervention contre les droits des peuples, entre les mains des puissances impérialistes.