Pont-de-Claix (38) : Une usine à hauts risques03/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1944.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Pont-de-Claix (38) : Une usine à hauts risques

En 1975, à l'usine chimique de Pont-de-Claix, nous étions plus de 2500, mais de suppressions d'emplois en fermetures d'ateliers, nous sommes aujourd'hui 1200. La production de chlore par le procédé dit de cellules à diaphragme était obsolète et utilisait de l'amiante. Il aurait fallu remplacer les 500 cellules par de nouveaux procédés, plus sûrs mais plus chers. Mais l'entreprise a obtenu des dérogations jusqu'en 2001 pour pouvoir continuer à utiliser l'amiante. De nouveaux diaphragmes ont remplacé progressivement les anciens. Mais de nouveaux problèmes sont apparus : l'hydrogène passait à travers le diaphragme et se mélangeait au chlore, entraînant des risques d'explosion. Pour les éviter, les responsables firent débrancher les sorties d'hydrogène des cellules les plus endommagées et laissèrent l'hydrogène, hautement inflammable, s'échapper à l'air libre dans les salles.

Les conditions de travail des ouvriers se sont considérablement dégradées. Aujourd'hui, ils sont obligés d'être présents en permanence pour surveiller ces bombes à retardement. Il y a eu des incidents à maintes reprises, jusqu'à l'explosion début septembre d'une cellule qui avait déjà pris feu en juin.

Les travailleurs de ce secteur, excédés, ont fait jouer à plusieurs reprises le " droit de retrait " pour situation dangereuse, mais Rhodia n'a pas l'intention d'investir dans un nouveau procédé. Au contraire, puisqu'un nouveau plan d'économie, le plan Horizon, est à l'ordre du jour. Le site est pourtant classé Seveso 2, une directive censée obliger le patron à mettre en place une politique draconienne de prévention des risques. On voit ce qu'il en est !

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