Peugeot – Poissy (78) : 550 intérimaires licenciés en décembre03/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1944.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot – Poissy (78) : 550 intérimaires licenciés en décembre

Jeudi 27 octobre, la direction de l'usine Peugeot de Poissy a annoncé la réduction de la production de la 1007 à partir du 19 décembre. Cette décision devrait se traduire par l'arrêt d'une équipe produisant ce véhicule, le non renouvellement de 550 contrats d'intérim et le reclassement dans l'établissement de plus de 150 ouvriers en CDI.

Le motif invoqué est la faiblesse des ventes de la 1007, le nouveau véhicule lancé au printemps dernier. Poissy en produit 300 exemplaires par jour, alors que la direction fait état de seulement 150 ventes. En supprimant l'une des deux équipes travaillant sur cette chaîne de fabrication, la direction entend ajuster la production avec la demande.

Comme il y a actuellement 1500 intérimaires, plus 400 travailleurs en CDD, soit près de 2000 emplois précaires pour 5300 ouvriers en CDI, la direction a de quoi manoeuvrer sur l'ensemble de l'usine pour arriver aux 550 fins de contrat qu'elle envisage. Quant aux 150 ouvriers qui devraient être mutés, cela veut dire qu'ils devront changer d'atelier et de travail, et pour certains changer d'équipe, avec toutes les répercussions que cela veut dire, y compris sur leur vie privée.

À l'usine, on savait depuis un moment que la 1007 ne se vendait pas très bien. Les parkings de stockage sont pleins et, début octobre, sa production avait été réduite de 80 exemplaires par équipe. Mais la nouvelle a quand même été un gros choc. D'autant qu'en même temps, non seulement les cadences restent très élevées, mais la direction annonce des heures supplémentaires en novembre et décembre pour l'autre chaîne de production. De même, le système de départ en préretraite à 57 ans s'arrêtera en décembre prochain alors que mille deux cents travailleurs espéraient en profiter dans les prochaines années. Ils ne comprennent donc pas que la direction licencie des centaines de jeunes et les maintienne, eux, au travail.

Pour le moment, il y a eu peu de réactions. Il est vrai que l'annonce a été faite deux jours avant le pont de la Toussaint et qu'un certain nombre de travailleurs sont en congés. Mais il n'est pas dit que ce mauvais coup passera facilement. D'autant que si la famille Peugeot pleurniche sur les résultats de l'entreprise, elle n'inspire pas la pitié. Non seulement elle figure parmi les plus grosses fortunes de France, mais elle a encore engrangé des milliards de profits ces dernières années, dont 1,34 milliard pour 2004. Elle a donc largement de quoi payer et faire que les salariés ne supportent pas les aléas de ses ventes.

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