Les migrants à Calais : Sarkozy et le maire PCF sur la même longueur d'onde03/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1944.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les migrants à Calais : Sarkozy et le maire PCF sur la même longueur d'onde

Jeudi 27 octobre, huit cars de CRS ont encerclé 300 réfugiés faisant la queue, comme tous les jours à 14h, devant le bungalow où les bénévoles distribuent les repas. Certains ont fui, des dizaines ont été alignés le long du mur, une quarantaine ont été interpellés. Les mouettes ont mangé leur repas...

Cette intervention rompt un accord tacite avec la police : depuis des mois elle ne venait pas au moment de la distribution des repas. Mais Sarkozy a besoin de mettre en scène sa démagogie anti-immigrés. La semaine dernière, il avait répondu à l'appel de Jacky Hénin, le maire PCF et député européen, suite au viol d'une jeune femme sourde et muette par un migrant, la première agression vis-à-vis de la population depuis des années.

D'après Sarkozy, la situation se serait améliorée depuis qu'il a fait fermer le centre de Sangatte, le nombre des candidats au passage en Angleterre aurait été divisé par 10. Mais c'est faux ! Les réfugiés se retrouvent maintenant par centaines dans les rues ou les parcs de Calais, avec l'immense misère que cela entraîne, et avec maintenant la pluie et le froid en plus.

Il n'y a pas de haine contre les migrants, malgré leur présence massive dans les parcs qui ne peuvent plus être des lieux de promenade. Mais le plus pénible, c'est la vue de tous ces réfugiés errants, dont beaucoup de jeunes seuls, des adolescents et des femmes avec des enfants. Et même si un certain nombre d'habitants ont peur, il y en a aussi beaucoup dont le coeur se serre et qui font des gestes d'humanité.

Les interpellations de sans-papiers dans le Calaisis oscillent officiellement entre 400 à 500 par semaine. La police des frontières précise que les interpellations devraient " monter en puissance ", notamment avec le renfort de 90 CRS.

Après le viol, le maire avait déclaré qu'il ne fallait pas faire l'amalgame entre migrants et criminels. Mais il demandait plus de moyens pour " assurer la sécurité des Calaisiens ", et a accueilli Sarkozy avec bienveillance. À un journaliste de FR3 il a répondu : " ... Je crois qu'il serait trop facile de dire tout est mauvais, il n'y a rien à prendre.... Il faut voir dans trois mois, si ça ne va pas je le lui dirai franchement. "

Mais comment la situation pourrait-elle s'améliorer ? Hénin, comme Sarkozy, s'oppose à " une nouvelle fixation qui remette en place un nouveau Sangatte à l'intérieur duquel les mafias faisaient la loi. " Alors des rafles et la dispersion des migrants vers l'intérieur des terres ? Avant qu'ils ne reviennent à Calais ou dans d'autres ports dans l'espoir de passer en Angleterre...

Jacky Hénin reste fidèle à sa ligne. D'un côté il déplore la misère en Afrique à l'origine des migrations, mais de l'autre il a réclamé la fermeture du camp de la Croix-Rouge de Sangatte, en même temps que Sarkozy et les députés du Parti Socialiste Jack Lang et Delebarre. Et aujourd'hui il couvre les rafles de migrants au nom des difficultés des Calaisiens. Si c'est pas ça, l'hypocrisie !

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