Côte-d'Ivoire : Après le 30 octobre...03/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1944.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Côte-d'Ivoire : Après le 30 octobre...

En Côte-d'Ivoire, contre toute attente, la journée du 30 octobre, date initialement prévue pour les élections présidentielles marquant la fin du mandat du président Laurent Gbagbo, s'est finalement déroulée sans incidents majeurs.

Encore que ce jour-là, l'armée, déployée en nombre, ait tiré sans faire de victimes pour disperser les opposants qui voulaient manifester dans les rues. Quant aux leaders de l'opposition, ils avaient également limité les risques en annulant les manifestations prévues dans les rues d'Abidjan et en rassemblant leurs partisans dans un stade.

Mais s'il n'y a pas eu de graves affrontements le 30 octobre entre les troupes de Gbagbo et celles des partis d'opposition, cela ne signifie pas qu'il n'y en aura pas dans l'avenir car la situation reste toujours lourde de menaces. En particulier, cela ne veut pas dire que les milices privées de Gbagbo et l'armée ne continueront pas à répandre dans les quartiers le poison du racisme et de la xénophobie, contribuant aux violences et aux assassinats dont sont victimes les populations originaires du Nord, et à ce titre désignées comme étrangères et complices des rebelles qui, depuis trois ans, contrôlent une partie du pays.

D'autant que la décision du Conseil de sécurité de l'ONU de maintenir Gbagbo au pouvoir pour un an de plus, ne peut que réconforter le clan de l'actuel président face aux leaders de l'opposition et des rebelles des Forces Nouvelles qui affirmaient qu'à compter du 30 octobre, ils considéreraient Gbagbo comme illégitime et que tous les moyens seraient justifiés pour le chasser du pouvoir.

Quant à la volonté de l'ONU de désigner un nouveau Premier ministre " acceptable pour tous ", elle n'est pas près de résoudre la crise, les intérêts de Gbagbo et ceux de ses concurrents pour le pouvoir que sont Ouattara, Bédié et Soro étant difficilement conciliables.

L'échéance du 30 octobre est peut être passée sans les violences que l'on pouvait craindre, mais la situation reste toujours aussi explosive. Quant à la population pauvre, elle continue à souffrir de cette crise qui s'éternise, et qui aggrave les conditions d'existence des plus démunis.

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