Campus de Grenoble : Non à la sélection par l'argent !03/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1944.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Campus de Grenoble : Non à la sélection par l'argent !

Du lundi 24 octobre au mercredi 26 octobre, les trois jours précédant la semaine de congés universitaires, les étudiants de l'université Pierre-Mendès-France (sciences sociales) du campus de Saint-Martin-d'Hères-Grenoble ont bloqué l'accès de la plupart des bâtiments et donc des cours.

Ils entendaient ainsi protester contre la mise en place, pour cette rentrée universitaire 2005, d'un passeport universitaire.

En effet, la direction de l'université Pierre-Mendès-France avait décidé, au cours de l'été, malgré l'opposition des étudiants et des professeurs, la mise en place d'un passeport universitaire donnant droit à un certain nombre de prestations pédagogiques. Le problème, évidemment, c'est que cela avait un coût assez exorbitant. En effet, le prix à payer pour obtenir ce passeport allait de 200 euros pour une année de licence à 1200 euros pour une maitrise d'IUP (Institut universitaire professionnel). Ces sommes s'ajoutant pour les étudiants aux droits d'inscriptions nationaux, déjà élevés, et à la cotisation à une mutuelle. En fait, devant le désengagement financier de l'État, la direction de l'université n'avait rien trouvé de mieux que de faire payer les étudiants et leurs familles. Au cours de l'été, devant le tollé général, la direction de l'université avait renoncé à rendre ce passeport obligatoire, et avait renoncé à lier ce passeport à des services fondamentaux tels que l'accès aux bibliothèques ou aux salles informatiques. Malgré tout le paiement de ce passeport, même non obligatoire, restait lié à d'autres services importants : photocopies, remises de polycopiés, mise en page de mémoires... Aux yeux des étudiants, ce passeport apparaissait donc pour ce qu'il était : une mesure scandaleuse renforçant encore un peu plus la sélection par l'argent dans l'accès aux études.

Aussi, depuis la rentrée universitaire, les différents syndicats ainsi qu'une minorité d'étudiants non syndiqués faisaient campagne pour la suppression pure et simple de ce passeport et pour le réengagement financier de l'État : des pétitions circulaient, des rassemblements avaient lieu. Finalement un certain nombre d'étudiants, appuyés par le syndicat Sud-Etudiant, décidaient de bloquer l'accès des bâtiments et des cours pour tenter de réunir dans le mouvement une majorité d'étudiants.

Lundi 24 octobre, ils bloquèrent l'accès d'un certain nombre de cours, mirent des banderoles un peu partout, des tables avec tracts. À l'assemblée générale de 10 heures, la très grande majorité des étudiants approuvèrent de fait l'action entreprise, et dans la journée le mouvement s'étendait à toute l'Université de sciences sociales. Mercredi 26, des étudiants manifestaient dans Grenoble, devant la préfecture et le rectorat.

Le soir même, la direction de l'université Pierre-Mendès-France annonça que lors d'un prochain conseil d'administration elle proposerait de revenir à la situation d'avant l'été, avec des passeports aux tarifs extrêmement minimes. Elle annonçait aussi la rédaction d'un courrier adressé au ministre, réclamant le réengagement financier de l'État dans les meilleurs délais. Bref devant la mobilisation étudiante, cela ressemble à un véritable recul. Ceci dit, les étudiants restent mobilisés pour réclamer la gratuité complète des prestations pédagogiques et un engagement financier réel et immédiat de l'État.

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