Belgique : Menaces sur les appareils syndicaux03/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1944.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Belgique : Menaces sur les appareils syndicaux

Au-delà des attaques contre les préretraites et les retraites des travailleurs, ce sont probablement les menaces que fait peser le patronat sur l'ensemble des appareils syndicaux eux-mêmes qui les a déterminés à faire de cette journée du 28 une démonstration de force.

Pour la seconde fois cette année, le Premier ministre avait déclaré qu'avec ou sans l'accord des syndicats, les mesures seraient appliquées. Les conventions collectives négociées à tous les échelons sont de moins en moins respectées par les patrons. Et Tony Vandeputte, dirigeant de la FEB (l'équivalent belge du Medef), qui vient de céder sa place, déclare dans un livre récemment publié : " Le mode de financement des syndicats (primes syndicales payées par les employeurs), les règles juridiques spéciales (absence de statut juridique), leur rôle en matière de paiement des allocations de chômage, le nombre et le statut des délégués syndicaux datent, pour l'essentiel, de la période (années 60 et 70 et parfois avant)... Aujourd'hui cette situation ne se justifie plus, mais le gouvernement (quelle que soit la coalition au pouvoir) ne s'est jamais risqué à s'attaquer à ces anachronismes. Les employeurs réprouvent cette situation, mais n'osent pas la remettre en question fondamentalement, car ils redoutent un bain de sang. " Au-delà du " bain de sang ", image classique de la presse belge, c'est une vive réaction des syndicats que craignaient les patrons...

Après la journée du 7 octobre, le patronat avait tempêté contre la minorité syndicale qui bafouait le " droit au travail ". Un pool d'huissiers et d'avocats avait même été mis en place pour assigner les piquets en justice si les blocages se reproduisaient le 28. Quant au ministre de l'Intérieur, il avait déclaré qu'il s'opposerait par la force à tout blocage de la circulation.

Toute cette campagne menée dans les médias contre les syndicats semble plutôt avoir incité les travailleurs à faire grève et à manifester nombreux le 28. C'est la meilleure réponse que les travailleurs peuvent faire aux menaces patronales.

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