" Allo, le 12 ? " L'imbroglio et le gâchis de la concurrence03/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1944.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

" Allo, le 12 ? " L'imbroglio et le gâchis de la concurrence

Jusqu'à présent, pour obtenir le numéro de téléphone d'un abonné à partir d'un poste fixe, c'était cher mais facile, il suffisait de composer le " 12 ". Aujourd'hui c'est fini. Concurrence oblige, le " 12 " est supprimé. Il y a peu de chances que les prix baissent, en revanche c'est un véritable casse-tête annoncé pour les utilisateurs.

Depuis des années, les fournisseurs de renseignements concurrents de France Télécom sont en guerre contre le " 12 " au nom de la concurrence déloyale livrée par ce dernier dont le seul énoncé est synonyme de " renseignements " depuis des décennies. En juin 2004, le Conseil d'État a donc décidé la suppression du " 12 ". Depuis le 2 novembre dernier, c'est chose faite même si, jusqu'au 3 avril prochain, un opérateur de France Télécom répondra encore au bout du fil quand on composera le célèbre numéro. En 2007, il sera définitivement désactivé de même que le 712 d'Orange, le 612 de Bouygues et le 222 de SFR.

Pour que tous les fournisseurs soient donc à égalité de chances dans cette nouvelle concurrence, ils ont tous désormais un numéro à six chiffres commençant par 118, les trois derniers chiffres ayant été tirés au sort. C'est ainsi que 27 sociétés ont tiré au sort... 56 numéros entre lesquels nous allons devoir choisir ! Parmi ces sociétés, France Télécom, l'opérateur historique, dispose désormais de huit numéros qu'il va partager avec sa filiale Orange et " Pages jaunes ". Les autres opérateurs mobiles en ont d'autres, de même que le fournisseur d'accès internet Free. Sont aussi dans les starting- blocks des sociétés comme Telegate, Le Numéro France, l'Annuaire universel, The number, Allô Bottin, etc. Mais comme le marché, même s'il n'est pas négligeable avec ses 350 millions d'euros par an, n'est pas non plus extensible à l'infini, sur la ligne d'arrivée il ne restera que quelques élus pour se partager le gâteau. Alors ces sociétés commencent à se livrer bataille. On entend parler d'opérations publicitaires de " plusieurs dizaines de millions d'euros " qui, comme en d'autres temps pour les fournisseurs de téléphonie ou d'accès internet, ne vont pas tarder à déferler sur les écrans, les radios et dans les journaux.

Toutes se font fort bien sûr de nous offrir les meilleurs renseignements au meilleur prix. Alors qu'un appel vers le " 12 " est facturé 90 centimes plus 15 centimes pour la mise en relation, France Télécom, propose un numéro avec le même service, un autre moins cher avec service vocal mais sans opérateur et d'autres plus chers avec trois renseignements, SMS, et... localisation du métro le plus proche. Et il est même des fournisseurs qui se proposent de délivrer avec le numéro de téléphone, les pharmacies de garde, les horaires de cinéma, peut-être même, nous promet-on, les résultats du tiercé...

En attendant, les autres pays européens où cette concurrence est à l'oeuvre depuis des années sont là pour apprécier le résultat. En Espagne, les tarifs ont grimpé de 134%. En Angleterre la hausse est de 38% alors que parmi les renseignements fournis, il n'en est plus que 57% qui se révèlent exacts. C'est ce qu'ils appellent " les bienfaits de la concurrence ".

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