Réforme de l'impôt sur la fortune : Jackpot pour les milliardaires28/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1943.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Réforme de l'impôt sur la fortune : Jackpot pour les milliardaires

La réforme de l'ISF est faite sur mesure pour les détenteurs d'un gros paquet d'actions. Prenez le président de la BNP Parisbas, Michel Pébereau, qui possède 110000 actions de son entreprise, pour un montant de 6,8 millions d'euros. Eh bien le montant de son impôt sur la fortune est calculé entre autres sur cette somme. Et cela lui paraît scandaleux, à lui comme à ses copains PDG de grandes entreprises, qui possèdent par exemple 12 millions d'euros en actions (Thierry Desmaret pour Total), plus de 16 millions d'euros d'actions (Olivier Bouygues), ou encore 50 millions d'euros (Antoine Zacharias pour Vinci) avec un record à 207 millions (Serge Kampf pour Cap Gemini). La plupart du temps, ces actions leur ont été données à titre "d'élément de rémunération", ou proposées à bon marché dans le cadre des stock-options.

Eh bien leur copain Thierry Breton, actuel ministre des Finances et ex-PDG de France Télécom, leur a prévu une surprise pour l'an prochain: ces actions ne seront plus comptées que pour un quart de leur valeur dans le calcul de l'ISF, à la seule condition qu'ils les gardent au moins six ans. Donc un gros cadeau sur le montant de leur impôt sur la fortune.

Et ce n'est pas fini. Un deuxième cadeau est destiné quasiment aux mêmes: l'exonération d'impôt sur les plus-values de cession. En clair, si le même Michel Pébereau revend tout ou partie de ses actions avec un gros bénéfice, il ne payera pas d'impôts sur cette somme! À condition de les avoir gardées huit ans quand même. Mais c'est une bonne nouvelle, pour lui et ses pairs: dans le cadre actuel, il paierait 27% d'impôts sur ce bénéfice -un taux déjà très raisonnable.

Si l'on rajoute à cela la limitation globale de l'ISF, récemment décidée, et qui plafonne l'ensemble des impôts à 60% des revenus, il semble que les propriétaires des plus grosses fortunes soient rassurés.

Comme on le voit, en préparant le budget 2006, le gouvernement se préoccupe sérieusement des vrais problèmes de la population.

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