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Dans les entreprises
Nantes (Loire-Atlantique) : La SNCF hors la loi, condamnée
À l'accueil de la gare de Nantes, au départ des trains et aux guichets, nous avons débrayé pendant plusieurs semaines en début d'année, une heure à chaque fois le vendredi, pour demander des embauches et contre la précarité.
La précarité en gare n'est pas une nouveauté. Ainsi trois collègues, une des guichets et deux de l'accueil, qui travaillent depuis cinq ans en CDD, ont décidé d'attaquer la SNCF aux Prud'hommes avec l'aide de la CGT pour demander leur embauche en CDI. En cinq ans, une de ces jeunes en est à une soixantaine de CDD, quasiment sans interruption. À tel point que nombre d'entre nous pensions qu'elle était embauchée au statut SNCF.
La SNCF agit comme si elle était au-dessus des lois, et comme bien des entreprises privées. La démarche aux Prud'hommes a commencé début juin et, malgré une procédure qui doit être plus rapide dans ce cas précis, le résultat n'a été connu qu'après la décision d'un juge départiteur, le 18 octobre dernier.
Ce jour-là, une douzaine de cheminots ont accompagné les deux camarades de l'accueil, celle des guichets ayant été titularisée entre-temps.
Le conseil des Prud'hommes leur donna raison à tous les trois. Il condamne la SNCF et re-qualifie les contrats de CDD en CDI à partir de 2000 et 2001. La SNCF est aussi condamnée à verser des indemnités de re-qualification de 1385 euros, 6334 euros et 6440 euros.
Dès le lendemain, la SNCF annonçait qu'elle refusait de se plier à la loi, elle qui n'hésite pourtant pas à envoyer des chômeurs devant les tribunaux pour billets impayés! Elle refuse de reprendre les deux camarades qui depuis, chaque jour, se présentent à leur poste de travail pour faire valoir leur droit à être embauchés. Ils sont soutenus en cela par leurs collègues de travail et des élus CGT qui refusent l'arbitraire. Les marques de soutien sont nombreuses et, des agents de l'accueil au chef de service, nous sommes prêts à transformer ce soutien en action pour que ces deux jeunes estimés de tous soient effectivement embauchés.
Cette attitude de la direction est d'autant plus révoltante qu'il y a actuellement à l'accueil 16 jeunes en CDD, et que ce n'est pas le travail qui manque!