Quand la SNCF s'intéresse au train blindé de Trotsky : Ça déraille sec !21/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1942.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Quand la SNCF s'intéresse au train blindé de Trotsky : Ça déraille sec !

La SNCF distribue aux usagers du TGV le magazine... TGV, à caractère vaguement culturel, donnant quelques informations pratiques et évoquant l'histoire du train. Dans le numéro distribué ces jours-ci, un écho est consacré au... train blindé de Trotsky, utilisé par celui-ci durant la guerre civile qui suivit la révolution de 1917.

Selon sa rédactrice, le train de Trotsky était "luxueux", "digne concurrent de l'Orient-Express". Son wagon-chambre à coucher était équipé d'une baignoire "arrachée aux appartement privés de l'impératrice à Saint-Pétersbourg". La bibliothèque "regorgeait d'ouvrages reliés en cuir provenant de quelque pillage". Quant à Trotsky, il aurait dormi "une arme sous l'oreiller" et "craint pour sa sécurité". Et pour conclure, elle nous dit qu'"on raconte" (c'est donc un pur ragot!) qu'il "ordonnait les exécutions sur le ballast, à quelques pas de son convoi. Le bruit des balles le rassurait..."

On est loin de la description qu'Alfred Rosmer, militant syndicaliste rallié à la révolution russe, en a faite. Il avait accompagné Trotsky sur le train: "Le wagon du commissaire du peuple était celui du ministre tsariste des Chemins de fer. Trotsky l'avait adapté à son usage; le salon avait été transformé en bureau-bibliothèque; (...) des rayons chargés de livres, encyclopédies, ouvrages techniques; d'autres sur les sujets les plus variés attestaient la curiosité universelle du nouvel occupant; il y avait même un coin français, où se trouvait la traduction française des études marxistes d'Antonio Labriola." Un livre qui ne risquait pas de venir du "pillage" d'une bibliothèque tsariste!

Quant au Trotsky craignant "pour sa sécurité", alors que son train était destiné à l'emmener à chaque point du front qui menaçait de se rompre, c'est d'un ridicule achevé.

Le train amenait là où il intervenait un supplément d'équipements: nourriture, vêtements, bottes et armes. Et n'étaient évidemment "blindés" que les locomotives et les wagons portant des canons!

Mais on savait déjà qu'en matière de train, la compétence de la SNCF avait des limites!

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