LU Toulouse : Visite et menaces du grand boss21/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1942.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

LU Toulouse : Visite et menaces du grand boss

Vendredi 30 septembre, le grand patron de LU est venu à Toulouse pour nous servir la grand-messe... et nous promettre l'ANPE.

L'usine LU (groupe Danone) de Toulouse, proche du centre-ville, à côté du quartier très populaire de Bagatelle, ne compte plus, suite à plusieurs plans de licenciements, que 120salariés environ, alors que les effectifs étaient de plus de 300 en 1989. À l'époque l'usine s'appelait Heudebert.

On y fabrique les barres céréalières Grany, les pains grillés Le Villageois, Le Gourmand, et les Taillefine que l'on retrouve sur beaucoup de tables aux petits-déjeuners.

Les conditions de travail ont toujours été dures, avec des horaires en 3x8, 2x8 ou horaires de journée. Le travail est très physique sur beaucoup de postes, où il faut déplacer des charges importantes: des chariots qui roulent toujours mal ou des sacs d'ingrédients, sucre, sel, de 25 kg minimum. Beaucoup de salariés ont des problèmes de dos ou d'articulations. Certains se retrouvent en longue maladie pour ces raisons.

Les salaires de base sont faibles, proches du smic, même après vingt ans de travail, malgré les primes d'ancienneté et d'équipe. Par contre, les profits du groupe Danone sont importants: 317 millions d'euros de bénéfices en 2004, 839 millions en 2003.

Le grand boss de LU, qui a daigné nous rendre visite vendredi 30 septembre, supervise les 35 usines LU de par le monde. Il nous a servi la grand-messe avec un discours du genre: "Vous avez une très belle usine... mais au niveau des ventes on s'enfonce... L'usine n'a pas d'avenir. Vous allez avoir deux années difficiles à passer... Je donne deux à trois ans à cette usine... Il n'y aura pas de plan social... On ne fera pas la même erreur qu'à Calais. On va voir s'il y a un repreneur."

L'argument de la baisse des ventes ne fait pas illusion: celles-ci font le yoyo régulièrement, et depuis longtemps. De plus la fabrication du Taillefine va partir au mois d'avril.

En réalité le patron fait planer la menace de fermeture d'ici quelques années, après LU Calais et Ris-Orangis. Mais on continue à fabriquer des biscottes et des Grany pendant que les actionnaires continuent d'engranger les profits. On ne sait pas quelles sont les intentions véritables du représentant des actionnaires de LU: s'il compte fermer l'usine d'ici six mois, un an, ou cinq ans. On sait que, des raisons pour fermer, il en trouvera toujours une: baisse des ventes, rentabilité "insuffisante"... ou l'âge du capitaine. Toujours est-il qu'il nous met la pression et qu'il attend de nous qu'on produise bien sagement, sans rechigner, en baissant la tête, et en disant "oui patron" jusqu'à la fermeture.

Et comme les actionnaires préfèrent sans doute que l'image de Danone ne soit pas ternie, ils cherchent un repreneur pour faire le sale boulot, en licenciant petit à petit ou en fermant l'usine.

Ce qui dérangerait vraiment ces messieurs, quels que soient leurs projets, c'est qu'on se mobilise pour leur imposer de garantir nos emplois et nos salaires.

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