L'argent public pour les patrons des "pôles de compétitivité" : Rien de bien "innovant"!21/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1942.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'argent public pour les patrons des "pôles de compétitivité" : Rien de bien "innovant"!

Le gouvernement va distribuer 1,5 milliard d'euros sur trois ans, sous forme d'exonérations fiscales et sociales, à des entreprises faisant partie de ce qu'il appelle des "pôles de compétitivité". Il vient de retenir une première liste de 55 "pôles" censés renforcer, sur une zone géographique, l'innovation technologique dans différents secteurs: l'informatique, la pharmacie, l'espace...

Mais pour voir à qui profitera cet argent public, il suffit d'aller sur le site Internet de l'un de ces pôles. Que se cache-t-il par exemple derrière le projet "Systém@tic - Ile-de-France"? À la question "Quels sont les acteurs clés industriels du pôle?" on nous énumère: Alcatel, Bull, Dassault Aviation, Dassault Système, EADS, France Télécom, Motorola, Thales, Valéo... Rien que du beau monde! Et c'est un directeur technique de Thales qui se félicite de ce que le projet ait été labélisé par le gouvernement.

Tout aussi instructif est le budget prévisionnel du pôle. 20 millions d'euros par an de l'État, 40 millions d'euros en subventions des collectivités (Région, départements, communautés d'agglomérations) et 140 millions d'euros des acteurs. L'argent public financera ainsi au moins pour un tiers les investissements de ces grands groupes.

Il est à noter que, dans ce domaine, droite et gauche sont encore et toujours sur la même longueur d'onde. Jean-Paul Huchon, le président PS de la région Ile-de-France, a déclaré: "La région mettra 1 euro quand l'État mettra 1 euro". Manifestement les industriels l'entendent bien de cette oreille et l'ont déjà intégré dans leur comptabilité.

Il y a cependant une question à laquelle ne répondent ni les sites Internet des "pôles de compétitivité", ni les déclarations du gouvernement : avec ces 1,5 milliard d'euros, combien aurait-on pu financer d'écoles, d'hôpitaux ou de lignes de transports en commun utiles à la population... et les emplois allant avec?

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