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- Lutte ouvrière n°1942
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Dans les entreprises
Arcelor (Lorraine) : Le patron se fait de la pub sur les suppressions d'emplois...
"Un remède contre le chômage": c'est en ces termes que la presse a parlé de la société Hommes & Entreprise (H&E), créée en 1999 par Usinor (aujourd'hui Arcelor) avec le soutien de syndicalistes CFDT. Lors d'une présentation au palais de la Mutualité à Paris, avec la participation bienveillante de l'ex-patronne de la CFDT, Nicole Notat, le patron d'Arcelor s'est vanté de l'expérience en expliquant qu'il est possible d'aborder autrement les restructurations.
Jusqu'au milieu des années 1990, les départs en cessation d'activité à 50 ans, accordés dans la foulée des luttes des sidérurgistes à la fin des années 1970, permettaient aux patrons de liquider les emplois "en douceur". Mais, depuis un certain temps déjà, ni les pouvoirs publics ni Usinor ne voulaient plus payer.
Or, pour se débarrasser de certaines activités, en particulier sa branche Unimétal, Usinor a financé la création d'une société prestataire de services, H&E, aux activités variées, qui vont de l'entretien d'espaces verts à la numérisation de documents. 250 sidérurgistes venant d'Unimétal, mais aussi des autres usines du groupe Usinor, y ont été employés. Avant tout parce que cela coûtait bien moins cher que le plan social envisagé à l'époque. Le Républicain lorrain chiffre l'économie à 140000 euros par personne économisés sur cinq ans, pour l'État comme pour Usinor.
Mais pour les 250 sidérurgistes recasés combien de milliers d'autres n'ont pas pu retrouver d'emploi? De 1984 à 2002, Usinor, puis Arcelor, ont liquidé 50000 emplois. Et cela continue, malgré l'explosion des profits du numéro 2 mondial de l'acier.
Faire de la publicité autour du reclassement de 250 anciens sidérurgistes est aussi un moyen pour Arcelor de faire oublier les milliers de suppressions d'emplois encore prévues, en Lorraine, au Luxembourg et en Belgique.