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Dans les entreprises
Téléperformance Rhône-Alpes – Lyon : C’est coupé... par la grève
Téléperformance emploie une centaine de travailleurs (moitié en CDI, moitié en intérim) pour traiter les appels d'une dizaine de grosses entreprises de la région Rhône-Alpes (Renault Trucks, TER SNCF, CGE, Le Progrès, Go Sport, Numéricable)... Les travailleurs de ce centre d'appel de la Part-Dieu à Lyon, les télé-conseillers et une majorité de superviseurs, sont en grève depuis le mercredi 5 octobre. Ils réclament des hausses de salaire de 10% et l'instauration du treizième mois. Les intérimaires ont eux aussi marqué leur solidarité par des débrayages.
Les prévisions pour l'année 2005 donnent, pour l'ensemble du groupe, un bénéfice de plus de 100 millions d'euros avec un chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros, en hausse de 30% par rapport à 2004. En ce qui concerne la filiale Téléperformance Rhône-Alpes, le bénéfice devrait être cette année en hausse de plus de 10%, alors qu'il s'élevait déjà à 300000 euros en 2004.
Actuellement, un télé-conseiller gagne autour de 900 euros net pour 35 heures par semaine et un superviseur avec dix ans d'ancienneté touche 1100 euros. Ces salaires sont nettement inférieurs à ceux du reste du groupe puisque, lors d'une grève en septembre 2004, d'autres centres d'appels avaient obtenu des augmentations de salaire et en particulier le treizième mois.
Alors, même si la direction a tenté des intimidations en appelant individuellement des grévistes par téléphone ou en menaçant de recourir à des licenciements si l'entreprise perdait des clients, les grévistes restent déterminés. Tous très jeunes, la plupart ont moins de 30 ans, ils vivent pour beaucoup leur première lutte collective. L'ambiance est chaleureuse. Installés au pied de la Tour Suisse, un centre d'affaires de la Part-Dieu, ils s'adressent par tracts aux autres employés de la tour. Ils invitent également les automobilistes à témoigner de leur sympathie pour le mouvement en klaxonnant. À entendre le concert permanent qui est donné en bas de ce beau bâtiment, ils ne sont pas seuls à juger les salaires insuffisants