SNCM - Marseille : Après trois semaines de grève14/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1941.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCM - Marseille : Après trois semaines de grève

Durant toute la première semaine d'octobre, le gouvernement a continué de mener une virulente campagne sur les risques de dépôt de bilan de la SNCM, tout en faisant mine de faire une nouvelle proposition à prendre ou à laisser. Les syndicats FO et CGC-CFE, ainsi que les syndicats d'officiers se sont retirés du mouvement sans que cela n'ait entamé le moral de la majorité qui rejette la privatisation de la compagnie. Mais bien évidemment quand la CGT a fait une proposition identique, mercredi 12 octobre à l'assemblée des sédentaires, cela a été ressenti comme un appel à l'arrêt de la grève.

Lors de leur venue à Marseille du jeudi 6 octobre, les ministres des Transports, Dominique Perben, et de l'Économie, Thierry Breton, ont refusé de négocier, réitèrant la menace de dépôt de bilan.

D'autres entreprises continuaient aussi leur grève, la Régie des Transports de Marseille (la RTM), le Port Autonome de Marseille (le PAM). Une manifestation a eu lieu devant la mairie le vendredi 7 octobre, rassemblant des centaines de traminots, des travailleurs de Nestlé, de STMicroElectronics, du PAM, et de la SNCM, dont des matelots qui arrivaient en canots sur le Vieux Port. L'ambiance était chaleureuse.

Durant le week-end, la grève des agents du PAM prenait fin.

En tout début de semaine, lundi 10 octobre donc, 200 grévistes ont distribué des tracts à la Joliette, à la Porte d'Aix, et au tunnel Prado-Carénage. Les encouragements, «courage, il faut tenir», « ne lâchez pas», étaient nombreux, prouvant aux grévistes que leur lutte est suivie avec une grande sympathie.

Les grévistes se sont à nouveau rassemblés devant la préfecture à 10 heures, tandis que les ministres, de retour à Marseille adoptaient une attitude provocante. Lors de la rencontre avec les syndicalistes, Perben et Breton ont distribué une feuille portant les propositions quasiment inchangées du gouvernement. Ils ont déclaré que c'était ça ou le dépôt de bilan, qu'ils ne discuteraient qu'après la reprise du travail et que leur avion les attendait.

Sur ce, marins et sédentaires réunis sur le Méditerranée, ont reconduit la grève avec enthousiasme, leur assemblée s'étant terminée par l'Internationale.

Une réunion du Conseil d'administration de la Compagnie s'est tenue, elle aussi, ce même lundi 10 octobre, à laquelle la CGT a décidé de ne pas participer.

Ce jour-là encore, FO a annoncé se contenter des propositions gouvernementales et s'est retirée de la grève. Le représentant de la CGC trouvait, lui aussi, qu'il y avait «des avancées» et appelait à la suspension du mouvement. Mais, mardi 11 octobre, lors de l'assemblée des sédentaires, l'écrasante majorité des 250 présents a encore voté la continuation de la grève. L'après-midi sur le Méditerranée les sédentaires retrouvaient les marins et ils reconduisaient ensemble la grève. Rendez-vous était pris pour informer la population par tract.

Des pages entières du journal La Provence et les déclarations du maire ont présenté les grèves comme une catastrophe pour Marseille. Comme si la catastrophe pour Marseille, la Provence et la Corse, ce ne serait pas plutôt les suppressions d'emplois, directes et induites, et la vente des transports publics sur mer comme sur terre, à des sociétés privées ne se préoccupant que de rentabilité au détriment du service public et de la population.

Mercredi 12 octobre, dans l'après-midi, le secrétaire CGT des sédentaires appelait ceux-ci à reprendre le travail. L'argument principal étant d'éviter le dépôt de bilan prévu pour vendredi. Dans l'assemblée générale houleuse, des grévistes ont crié leur volonté de continuer la grève. La même proposition devrait être faite mercredi soir à l'assemblée des marins, et la décision être prise, jeudi 13, après une nuit de réflexion.

Pourtant face au chantage, les grévistes avaient du poids, d'autant plus qu'ils n'étaient pas seuls et qu'ils avaient la sympathie des travailleurs de Marseille. Ils pouvaient transformer les décrets, règlements et autres articles du code du commerce en ce qu'ils sont: des chiffons de papier. Ceci, d'autant plus qu'une manifestation, prévue samedi 15, promettait d'être importante.

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