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Dans les entreprises
SNCM : La prétendue nouvelle proposition du gouvernement
400 suppressions d'emplois et un beau cadeauaux capitalistes
Dans le projet gouvernemental, l'État conserverait 25% du capital de la SNCM, les salariés en détiendraient 9%, le fonds d'investissements Butler Capital Partners (BCP) 38% et la Connex 28%. La participation de l'État serait provisoire, Butler et la Connex auraient la priorité pour acquérir les actions de l'État... à condition qu'ils le souhaitent! Car ils peuvent très bien se désengager s'ils jugent que l'entreprise ne leur rapporte pas assez ou s'ils veulent récupérer leur mise augmentée au passage.
Butler et Connex paieraient 35 millions d'euros pour devenir les propriétaires de cette entreprise dont les actifs en valent au moins 500. L'État, lui, verserait 8,75 millions d'euros au capital, 113 millions d'euros pour apurer les pertes de l'entreprise, et financerait le plan de suppressions d'emplois. Quatre cents suppressions d'emplois restent prévues, les ministres affirmant qu'il n'y aurait pas de «licenciements secs». Or la CGT évalue à 230 les membres du personnel susceptibles de bénéficier de départs anticipés. Quel sort alors pour les 170 autres? D'ailleurs le projet envisage déjà des plans complémentaires: «Si les conditions de renouvellement de délégation de service public rendaient nécessaire un ajustement supplémentaire des effectifs (...) l'État s'engage à ce que d'éventuels départs s'effectuent aux mêmes conditions (...).»
Enfin, le projet gouvernemental précise que, si la délégation de service public n'était pas renouvelée en faveur de la SNCM, les capitalistes repreneurs pourraient se retirer, «l'État resterait aux côtés de l'entreprise».
Dans ces conditions, pourquoi ne pas rester dans le cadre d'une entreprise publique? Tout simplement pour que les capitalistes puissent faire des bénéfices, si bénéfices il y a.