Sarkozy et l’immigration : Xénophobie et pouvoir de nuisance14/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1941.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy et l’immigration : Xénophobie et pouvoir de nuisance

Une note interne du ministère de l'Intérieur, concernant les projets de Nicolas Sarkozy en matière d'immigration, a été rendue publique par le journal Libération. Claude Guéant, son directeur de cabinet, y énonce les projets immédiats de Sarkozy concernant sa politique anti-immigrée.

Et on y retrouve pêle-mêle un résumé de toutes les annonces et avants-projets en tout genre, dont Sarkozy s'est fait le champion depuis qu'il est revenu à l'Intérieur. Sarkozy veut faire savoir à tout le monde qu'il est le meilleur quand il s'agit de s'attaquer aux immigrés. Pour cela il veut d'abord, une nouvelle loi sur l'immigration. L'ancienne, la sienne, même appliquée avec rigueur -c'est un euphémisme- ne lui suffit plus.

Pour ce projet de loi, le directeur de cabinet demande que les hauts fonctionnaires de l'Intérieur explorent «la faisabilité juridique et technique» de l'instauration de quotas d'immigrants, ce qui se traduit dans sa note par: «fixer des objectifs quantitatifs d'immigration». Mais il y a loin de la «faisabilité juridique et technique» à la réalité économique. Qu'à cela ne tienne! L'essentiel pour Sarkozy, c'est la musique: «quotas d'immigrants»...

Il invite également ses services à «mieux maîtriser» l'immigration par regroupement familial. Par exemple, il trouve que les mariages célébrés à l'étranger sont trop facilement transcrits en France. De même, les mariages entre un conjoint français et un conjoint étranger entraînent d'après lui trop de facilité sur le droit au séjour, et plus généralement sur l'accès à la nationalité. Le droit à la vie familiale, encore prise en compte pour un certain nombre de titres de séjour, deviendrait lettre morte.

Enfin, la note exige également des hauts fonctionnaires qu'ils planchent sur les «détournements de procédure» dont bénéficieraient les étrangers... malades, alors même que deux décrets récents ont considérablement réduit l'accès aux soins des sans- papiers présents sur le territoire.

Plus généralement, Nicolas Sarkozy, par la plume de son directeur de cabinet, en prétendant lutter contre ce qu'il appelle «les détournements de procédures», considère tous les étrangers comme des suspects, des fraudeurs en puissance, des profiteurs. C'est exactement le langage de Le Pen, depuis des dizaines d'années. La différence, et elle est de taille, c'est que Sarkozy est ministre de l'Intérieur, et possède les moyens de promulguer des lois contre les étrangers, et a la haute main sur la police, le contrôle des frontières, et toute l'administration pour les faire appliquer sans états d'âme.

Et tout ça, en vue de sa candidature prochaine, pour plaire à l'électorat le plus réactionnaire, le plus xénophobe, le plus obtus, le plus sensible aux préjugés favoris de l'extrême droite: le racisme et la xénophobie.

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