Sanofi Aventis – Compiègne : La dégradationdes conditions de travail!14/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1941.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi Aventis – Compiègne : La dégradationdes conditions de travail!

Depuis des années, les travailleurs du groupes Aventis subissent la politique de fusions-acquisitions des grands patrons de l'industrie pharmaceutique. Ceux-ci mettent en avant la nécessité de résister à la concurrence des groupes de ce secteur. Mais, en réalité, il s'agit d'opérations destinées à renchérir la valeur de l'action, pour le plus grand bien des actionnaires, mais pas pour le bien des patients, ni des travailleurs.

L'industrie pharmaceutique est l'une des plus profitables. Ses profits sont garantis par la Sécurité sociale. Mais cet argent ne sert ni à produire des médicaments à des prix abordables pour tous ceux qui en ont besoin (ici comme dans le Tiers Monde), ni à améliorer le sort des travailleurs qui payent les pots cassés de la politique de rachats-acquisitions. La fusion du groupe avec Rhône-Poulenc, par exemple, avait entraîné la disparition de la moitié des sites et de 10000 emplois.

L'usine de Compiègne (près de 650 salariés) est une des unités de production pharmaceutique de ce trust. Si ce site a été préservé des licenciements, il a vu au fil des années la dégradation des conditions de travail s'intensifier.

La direction a, par exemple, imposé les équipes dans les ateliers, employant aussi bien des hommes que des femmes. Avant même que le Parlement supprime l'interdiction du travail de nuit des femmes, la direction avait obtenu une dérogation. D'ailleurs, cela faisait déjà longtemps qu'elle n'embauchait plus qu'avec des contrats de travail spécifiant que les horaires étaient soumis aux aléas de la production.

Pour avoir encore plus de flexibilité de la main-d'oeuvre, il y a en permanence à l'usine plus d'une centaine de jeunes CDD ou intérimaires, des travailleurs que l'on balade d'une équipe à l'autre au gré des besoins. Et, en cas de nécessité, la direction a recours au travail du samedi et aux heures supplémentaires. Tout cela n'a qu'un seul but: ne pas embaucher.

L'entreprise travaille en flux tendu, à la commande. Le manque de personnel est devenu de plus en plus criant. Et même si les effectifs ne bougent guère, le seul fait que la direction ramène à Compiègne des productions qui se faisaient dans d'autres usines du groupe, ou étaient sous-traitées, rend le travail de plus en plus difficile.

Pour désamorcer la grogne du personnel, aussi bien dans les ateliers que dans les bureaux ou les labos, la direction a promis des embauches, mais celles-ci ne se font qu'au compte-gouttes. Certains travailleurs précaires ont ainsi cinq, six, voire huit ans de boîte avant d'être embauchés.

Les travailleurs doivent donc faire face à cette charge de travail toujours plus importante. La pression est permanente. Le midi, il faut manger avec un lance-pierres et pour l'équipe du soir, il n'y a même pas de restauration! Les courbes de la production sont affichées dans les secteurs. Coûte que coûte, il faut produire.

Dans tous les services se côtoient des travailleurs aux statuts les plus variés: contrat à durée indéterminée ou déterminée, intérimaires, stagiaires, contrats de qualification ou d'apprentissage, handicapés d'un CAT, sans oublier les différents sous-traitants. Mais tous ces travailleurs ont en commun de travailler pour augmenter les profits des actionnaires: 5,2 milliards d'euros en 2004, et 2005 s'annonce encore plus juteux.

Partager