Pakistan : Une fois encore, une catastrophe naturelle engendre une catastrophe sociale14/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1941.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Pakistan : Une fois encore, une catastrophe naturelle engendre une catastrophe sociale

Le bilan provisoire du tremblement de terre qui a frappé le Pakistan, la région du Cachemire sous son contrôle et un peu le Cachemire indien fait état de 40000 morts et de centaines de milliers de blessés rien que pour le Pakistan. Des millions de personnes sont maintenant sans abri, sans eau et sans nourriture.

Des villages, des routes ont été anéantis. On trouve difficilement de l'essence, il n'y a plus ni eau ni électricité. Les victimes en sont réduites à manger les rares fruits existants et à chercher des torrents dans les montagnes pour y boire. Des jeunes sont morts dans l'écroulement de leur école. Beaucoup de survivants campent dans des camps de fortune, craignant de retourner dans leur ancien secteur d'habitation. Il est d'autant plus difficile pour les autorités de faire face à une telle crise que les rares hôpitaux existants ont été pour la plupart détruits.

Les Nations unies estiment que 2,5 millions de personnes ont besoin d'aide et parlent d'envoyer 200000 tentes pour les loger. Le président Bush ne propose, lui, que huit hélicoptères basés en Afghanistan, que les États-Unis, la France et d'autres continuent d'occuper.

Les grandes puissances du monde entier, et d'autres États moins puissants comme l'Algérie, ont débloqué des crédits, mais les moyens mis en oeuvre semblent, pour le moment, dérisoires en regard de l'ampleur des besoins. La population se sent abandonnée. «Nous avons survécu au tremblement de terre, mais nous réalisons maintenant que nous allons mourir de faim et de froid.»

La récente catastrophe de La Nouvelle-Orléans a montré que le pays le plus riche du monde, les États-Unis, n'était pas prêt à faire face à une situation de grande crise. Non par manque de moyens mais parce que la prévention n'était pas une priorité. À fortiori pour un pays aussi pauvre que le Pakistan.

Il y a là une logique de l'utilisation de l'argent public, aussi bien dans les pays pauvres que dans les pays riches. Cet argent pourrait être consacré à la protection sociale, à la santé, aux transports publics, aux routes, aux ponts et aux logements. Cela n'aurait certes pas empêché le tremblement de terre, mais cela en aurait sans nul doute réduit considérablement les conséquences tragiques. Mais tous les gouvernants préfèrent consacrer l'argent public à des dépenses qu'ils jugent plus prioritaires: celles qui, d'une façon ou d'une autre, augmentent les revenus des classes possédantes.

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