Nobel de la paix... impérialiste14/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1941.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Nobel de la paix... impérialiste

Le prix Nobel de la paix a été décerné cette année à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), organisme qui dépend de l'ONU, et à son directeur égyptien Mohamed El Baradei, pour récompenser «leurs efforts visant à empêcher que l'énergie nucléaire soit utilisée à des fins militaires». C'est vite dit.

Car l'AIEA s'oppose surtout au nucléaire militaire lorsqu'il risque de s'égarer hors du cercle des grandes puissances nucléaires, auquel s'ajoutent quelques autres puissances qui possèdent ou posséderaient la bombe atomique, et auxquelles on ne dit pas toujours «bienvenue au club», comme le Pakistan, la Chine, l'Inde ou Israël.

Si l'AIEA a affirmé qu'elle n'avait pas trouvé traces de fabrication de bombes atomiques en Irak, et a résisté aux pressions américaines pour lui faire dire le contraire, c'était en tant que gardienne fidèle du monopole atomique des «grands». On a pu le voir dans la campagne qu'elle orchestre contre les velléités atomiques de la Corée du Nord ou de l'Iran.

En récompensant l'AIEA et El Baradei, c'est un peu l'impérialisme que couronne le comité Nobel. C'est une habitude. Les exemples les plus marquants ont été les prix Nobel de la paix accordés au général Marshall en 1953, à Kissinger en 1973, à Sadate et Begin en 1978, aux forces des Nations unies en 1988, ou à Arafat, Peres et Rabin en 1994. Pour le comité Nobel, la paix c'est l'ordre impérialiste.

Partager