Executive Life et la justice : La belle vie pour les milliardaires14/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1941.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Executive Life et la justice : La belle vie pour les milliardaires

Dernier épisode de l'affaire Executive Life, le milliardaire Pinault, un de ses protagonistes, vient de l'emporter dans le procès qui l'opposait au «commissaire aux assurances» de l'État de Californie. Il risquait de devoir débourser une amende de 700 millions de dollars. Il n'aura finalement pas à la payer, l'ardoise est effacée.

Main dans la main avec le Crédit Lyonnais, Pinault avait fait une opération qui lui a rapporté gros en récupérant une partie des avoirs d'une compagnie d'assurances américaine. Mais la banque et lui-même ayant enfreint la loi américaine, ils risquaient une condamnation, au pénal comme au civil.

Au pénal, ils ont choisi tous les deux de trouver un accord à l'amiable avec le tribunal contre espèces sonnantes. Pour éviter une condamnation au civil, le Crédit Lyonnais a choisi de renouveler un tel accord. Au total, il en aura coûté à la banque... c'est-à-dire aux contribuables, plus d'un milliard d'euros. Quant à Pinault, tous ces démêlés juridiques ne lui auront presque rien coûté, rien en comparaison de ce que l'opération Executive Life lui a rapporté.

«Voilà un dossier enfin dont la plupart des acteurs privés, entreprises comme personnes physiques, échappent de fait à quasiment toute sanction. Les anciens responsables du Crédit Lyonnais parce qu'il leur suffit de ne pas se rendre aux États-Unis; les participants au tour de table concocté par la banque, jugé frauduleux outre-Atlantique, parce qu'ils sont passés entre les mailles du filet ou que leurs biens ne peuvent y être saisis. Et désormais François Pinault donc, l'actuel propriétaire d'Executive Life.» Qui fait ce bilan qui insiste sur l'impunité des fraudeurs qui ont gagné des millions dans l'opération? Ce sont Les Échos, journal économique pro-patronal dont on ne peut pas contester qu'il connaisse bien le monde dont il parle.

Des acteurs publics -les contribuables- qui paient la note, à côté d'acteurs privés qui échappent à toute sanction tout en faisant d'énormes profits, voilà une péripétie du fonctionnement du milieu des affaires.

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