La grève des conducteurs de la Connex, l'entreprise privée qui assure les transports urbains du Grand Nancy, a démarré mardi 4 octobre, à l'occasion de la journée nationale interprofessionnelle. La CGT, qui est le principal syndicat, avait alors donné un préavis de grève et lancé la grève reconductible.

Les raisons de mécontentement ne manquent pas. Comme dans toutes les entreprises, il y a le problème des salaires qui, cette année, n'ont été relevés que de 2%. La CGT demande un réajustement de 8%, en expliquant que la direction n'applique pas l'accord national qui avait défini une grille, car elle intègre en fait la prime de vacances et la prime de fin d'année.

La Connex de Nancy est soi-disant en déficit. En fait, maintenant elle reverse centralement 8% de son chiffre d'affaires. Et les chauffeurs voient bien qu'il y a de l'argent, puisqu'elle est prête à mettre des millions sur la table pour racheter 30% de la SNCM.

L'ambiance à la Connex est exécrable: les sanctions pleuvent tout particulièrement à l'encontre des conducteurs CGT. Les multiples problèmes du tramway et des bus, et les dangers que la Connex fait courir aux usagers ont été l'objet de nombreux conflits. Le responsable de la CGT a lui-même été licencié il y a quelques mois et la direction essaie de régler ses comptes sur le terrain judiciaire.

Les conducteurs en sont à huit jours de grève. Ils se rassemblent chaque jour devant le dépôt dans une bonne ambiance; le repas de midi est préparé sur place. Mardi 11 octobre, les grévistes ont réussi à entraîner les conducteurs du tramway, jusque-là à l'écart du mouvement: aucun tram ne circulait dans Nancy.

Pour le moment, le directeur refuse de discuter et se contente de répondre par voie de presse qu'il est prêt à discuter des salaires de... 2006 et il refuse toute levée de sanctions. Mais les travailleurs de la Connex sont déterminés à le faire céder. Ce mercredi 12 octobre, la grève était suivie par 90% des conducteurs.