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Centre hospitalier de Nevers : De provisoires, les fermetures de service pourraient devenir définitives
Le Centre Hospitalier de Nevers est en déficit d'environ 5,5 millions d'euros et, malgré le contrat de retour à l'équilibre avec l'Agence régionale hospitalière (ARH), la situation risque de durer. Ce n'est d'ailleurs pas propre à l'hôpital de Nevers, mais général dans 75% des hôpitaux publics.
Le Centre Hospitalier est installé depuis deux ans dans un bâtiment neuf. Quelque temps avant son déménagement, le service d'urologie (très rentable) avait été transféré dans une clinique privée de la ville. En contrepartie, la maternité de la clinique avait fermé et l'hôpital assurait tous les accouchements mais sans lits ni personnel supplémentaires. Au moment du transfert, le nouvel hôpital comptait 32 lits de moins que l'ancien et il y a déjà eu plusieurs fois des problèmes de manque de lits.
Le centre de pédo-psychiatrie pour adolescents en crise, prévu depuis 1996, n'a été ouvert qu'au début de cette année, avec bien des difficultés puisqu'il n'y fonctionnait qu'une unité de jour, alors qu'il aurait dû être ouvert 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Le 17 juin, sa fermeture était décidée pour manque de personnel. Mais c'était le cas depuis l'ouverture. Depuis près de quatre mois, les adolescents en difficulté qui fréquentaient le centre n'ont donc plus comme possibilité que de se rendre à l'hôpital psychiatrique de La Charité-sur-Loire distant de 25 km.
Au début de l'été, la Direction des affaires sanitaires et sociales précisait que la situation était liée à «un contexte budgétaire actuellement difficile» et elle ajoutait : «Il est probable que ce problème sera réglé dès la mise en oeuvre effective du plan gouvernemental Santé Mentale»!
Début septembre, l'ARH de Bourgogne annonçait que le centre pour adolescents serait financé à 100% d'ici la fin de l'année. Mais pour l'instant il est toujours fermé.
À la mi-juillet, c'était l'annonce de la fermeture des trente lits de la Rééducation fonctionnelle pendant deux mois, août et septembre, alors qu'ils étaient occupés en permanence. Sept places d'hôpital de jour étaient maintenues pour les activités de rééducation et de kinésithérapie auprès des patients le nécessitant.
La direction se justifiait par un communiqué dans la presse locale où elle expliquait: «Du fait de difficultés liées à l'absentéisme du personnel soignant cumulé aux congés annuels, la direction du centre hospitalier est conduite à réorganiser temporairement...» Mais il était mensonger de parler d'absentéisme dans le service. En réalité, en fermant le service pendant deux mois, la direction récupérait du personnel qu'elle pouvait envoyer dans différents services, en particulier en gériatrie, pour boucher les trous!
Le manque de personnel persistant, le 1er octobre, il n'a pas été question de rouvrir le service et il n'est même pas sûr qu'il rouvre le 1er janvier 2006. Pourtant, dans le plan d'établissement 2000-2004, ce service de rééducation fonctionnelle devait être amené à se développer, avec en particulier la balnéothérapie (il existe même de magnifiques plans). Il n'est plus question de cela, mais d'hôpital en déficit et de restrictions budgétaires!
C'est aussi le cas du service d'hémodialyse. Huit postes ont été créés mais aucun crédit n'a été alloué. Le ministère de la Santé dit avoir donné des crédits en 2003, mais pas pour les années suivantes. Mais le service, lui, doit quand même continuer à fonctionner. Et il faut parfois emmener des patients dans le privé pour assurer les soins.
Aussi, il devient de plus en plus urgent de contraindre le gouvernement à consacrer les moyens financiers nécessaires pour que les hôpitaux puissent assurer correctement leur fonction de service public.