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Dans le monde
États-Unis : Le passage de l'ouragan Rita, une évacuation désastreuse
L'arrivée de l'ouragan Rita sur les côtes du Texas avait été "bien préparée". C'est du moins ce qu'affirmait l'État américain, à commencer par le président Bush qui ne tenait pas à ce que se reproduise ce qu'on avait vu à La Nouvelle-Orléans: le pays le plus riche du monde abandonnant la partie la plus pauvre de la population à la faim, à la soif et à la panique.
Heureusement que Rita a été moins violent que Katrina car les mêmes causes sociales ont créé les mêmes effets catastrophiques. Le gouverneur du Texas a demandé aux cinq millions d'habitants de fuir Houston... le même jour, en voiture individuelle et sans même prévoir d'augmenter le nombre de voies d'autoroute dans le sens des départs. L'embouteillage a été aussi prévisible que monstrueux et aurait aussi bien pu se produire sous l'ouragan...
Une fois encore, les personnes qui n'ont pas de voiture (un douzième de la population à Houston) ont été laissées pour compte. Lorsqu'elles téléphonaient aux bureaux du gouvernement pour avoir des bus, personne ne répondait. Même les hôpitaux ont eu du mal à trouver des bus et lorsqu'ils en ont trouvé ils n'étaient pas toujours climatisés (dans un embouteillage de 24 heures, dans le Sud, en septembre...). L'un d'entre eux a pris feu, causant la mort de 24 personnes âgées sous oxygène, qui auraient dû être transportées en ambulance.
Les évacuations par avion ont également été régies par la loi du marché: les avions n'ont pas été réquisitionnés pour les urgences, mais les places ont été vendues au plus offrant, passant de 228 dollars habituellement à 1937 dollars pour un vol Houston-Washington DC.
Non seulement l'État américain n'a pas de plan catastrophe naturelle, mais il n'est même pas capable d'en mettre un sur pied, l'expérience aidant. Tout simplement parce qu'il n'est pas fait pour ça et que le sort de la population pauvre est le cadet des soucis de ses dirigeants.