Parmi les nouvelles mesures annoncées le 1er septembre par Villepin, l'une concerne la prime pour l'emploi mise en place en 2001 par Fabius, alors ministre du gouvernement Jospin. Il avait opté pour ce saupoudrage plutôt que d'opter pour une hausse du smic et des bas salaires. Accordée à 8,8 millions de travailleurs à faible revenu, qui ne la touchaient qu'au bout de 12 à 18 mois comme un crédit d'impôt, elle sera versée chaque mois directement sur le bulletin de salaire, comme un complément de rémunération. Le Premier ministre s'est aussi vanté de l'augmentation de la prime qui, selon lui, sera " de 50%, en particulier pour les smicards qui travaillent à temps partiel " et touchent dans la majorité des cas un salaire dérisoire qui ne dépasse guère les 500 euros. Elle pourrait ainsi passer de 500 à 800 euros par an, un peu plus de 60 euros par mois. De combien sera-t-elle pour les autres ? Son montant ne permettra certainement pas à ces millions de travailleurs de vivre convenablement de leur travail.

Les patrons pourront se contenter de payer des salaires les plus faibles possible, l'argent public compensant -ô combien petitement - l'insuffisance de ces salaires.