Logement : Sarkozy poursuit les expulsions22/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1938.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : Sarkozy poursuit les expulsions

Vendredi 16 septembre, rue du Maroc à Paris dans le XIXème, Sarkozy a envoyé les CRS. Des dizaines de policiers étaient là, casqués, cuirassés, pas par crainte des cinq adultes et 23 enfants à évacuer, mais... pour les caméras de télévision présentes dès 7 heures du matin. Ainsi, aux journaux télévisés, les spectateurs ont pu voir que Sarkozy faisait expulser manu militari des Noirs ! Une pure et simple mise en scène pour plaire à l'électorat lepéniste.

Le soir même quelques centaines de manifestants, rassemblés pour réclamer le relogement des expulsés, ont d'ailleurs appris que les cinq familles en question étaient en réalité en procédure de relogement d'ici à quinze jours.

Lundi 19 septembre, c'est dans le XIème, passage Lepeu, que des squatters ont été évacués. Depuis ils campent dans la rue.

Entre les hôtels insalubres et les squats-taudis, il y a des milliers de familles et d'enfants à loger d'urgence. Les mettre à la rue n'est bien sûr pas une solution, sauf pour les spéculateurs immobiliers parisiens.

Il aura fallu trois incendies ayant provoqué la mort de 48 personnes pour que le gouvernement et les pouvoirs publics se souviennent soudainement de l'existence d'un millier d'immeubles insalubres et dangereux en Ile-de-France, alors que ce sont très souvent leurs services sociaux qui y logent les familles, dans l'attente d'un hypothétique logement correct. Les locataires du boulevard Vincent-Auriol, qui a brûlé, y étaient en attente depuis plus de dix ans !

Certaines familles expulsées ont été ou doivent en octobre être relogées en HLM. Ce sont les dix-huit familles de la rue de la Fraternité, qui ont campé cinq jours dans un square en refusant des chambres d'hôtel, car par expérience elles disaient : " L'hôtel c'est du provisoire à durée indéterminée ".

En revanche, les cinquante personnes expulsées de l'immeuble de la rue de la Tombe-Issoire sont toujours dans des hôtels, type " Formule Un ". Depuis le 16 septembre, elles doivent payer le prix des chambres ou au moins 50%, soit 600 euros par mois, l'aide sociale à l'enfance assurant le paiement de l'autre partie durant deux semaines. Pour le moment, il n'y a aucun relogement en perspective, sinon le départ vers un autre squat...

Rien qu'à Paris, 40000 propriétaires de logements sont taxés pour non-occupation durable et volontaire. Dans l'urgence et face aux dangers, il faudrait les réquisitionner. Mais ce ne sont pas les pouvoirs publics, la mairie ou le gouvernement qui, pour loger des pauvres, toucheront à la sacro-sainte propriété privée !

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