France Télécom : Une avalanche de réorganisations qui nécessite une riposte22/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1938.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

France Télécom : Une avalanche de réorganisations qui nécessite une riposte

À France Télécom, les réorganisations ne cessent de s'enchaîner. Le dernier projet date de cet été. Il est baptisé " Évolution de la relation client ". Il s'agit de créer un " guichet unique " pour tous les usagers : un numéro de téléphone que les abonnés appelleraient pour tous leurs problèmes de téléphonie, téléphone fixe, mobile, internet, télévision par câble téléphonique... Cela concerne tous les personnels qui travaillent dans les centres d'appels Wanadoo, Orange et ceux des services après-vente.

Le but explicite de cette restructuration n'est pas de fournir un meilleur service au client -sur ce point, personne n'a l'air convaincu- mais de réduire de façon importante le nombre d'implantations de services et le personnel.

Une autre modification va aussi aggraver les conditions de travail de 4000 agents, qui sont soumis à des astreintes de nuit et de week-end pour intervenir en cas de pannes sur le matériel technique. La direction cherche à imposer des conditions moins favorables de dédommagement. Cela reviendrait à réduire de plus de moitié les indemnités pratiquées jusque-là. Aucun des syndicats de France Télécom n'est prêt à accepter le projet de la direction, mais le risque est que la direction se passe de toute signature en mettant en place des astreintes peu indemnisées et en les généralisant à beaucoup plus de personnel. Cela lui permettrait d'obliger un plus grand nombre d'employés à intégrer dans leurs horaires des plages de nuit, sans que cela lui coûte trop cher.

Dans le secteur informatique, un autre projet de la direction est examiné actuellement par un cabinet désigné par les syndicats. Il vise là encore à réduire le nombre des établissements. Par exemple, les services informatiques de Toulouse seraient fusionnés avec ceux de Nantes, entraînant un risque de fermeture sur Toulouse, même si la direction s'en défend. En tout cas, au niveau national, dans tous les services informatiques des suppressions d'emplois sont prévues.

Certes, il ne s'agit pas de licenciements secs. La majorité du personnel de France Télécom est toujours fonctionnaire et les suppressions se font par le non-remplacement des départs en préretraite -un plan de " congé de fin de carrière " favorisant les départs dès 55 ans court jusqu'à fin 2006. Il y a aussi des personnes que l'entreprise incite à partir vers d'autres secteurs de la Fonction publique. Même si ces départs sont peu nombreux, cela s'ajoute à l'arrêt de toute embauche de personnel depuis plus de dix ans et cela se fait sentir sur les conditions de travail.

Tous ces projets se développent alors que l'entreprise est passée sous régime de droit privé. Depuis peu, il y a donc à France Télécom des délégués du personnel et un Comité d'établissement. La mise en place des institutions représentatives du personnel oblige la direction à présenter un peu plus ses plans. Auparavant, ceux-ci étaient connus à la dernière minute et n'étaient pas discutables. Maintenant, les élus en sont à crouler sous les projets de restructuration, au point que les membres des Comités d'établissement finissent par demander à la direction d'augmenter le nombre de réunions, parce qu'ils n'ont pas le temps de traiter les dossiers sérieusement.

Pour s'opposer à cette pression permanente, il n'y a que la résistance des salariés. Le 4 octobre, les syndicats appellent à la grève. Cela peut-être l'occasion de se compter et de préparer un mouvement plus général contre tous ces projets qui visent à réduire les effectifs pour assurer de plus gros profits aux gros actionnaires.

Partager