Plusieurs associations en relation avec les immigrés (Cimade, Gisti, Syndicat de la Magistrature) dénoncent une série d'opérations policières menées à Paris depuis fin juillet, aboutissant à nombre d'expulsions d'étrangers. Ces associations ont recensé au moins neuf opérations de ce type, qu'elles n'hésitent pas à appeler " rafles ". Elles se sont toutes produites dans des quartiers parisiens à forte population immigrée (Stalingrad, Ménilmontant, Château-d'Eau, Strasbourg-Saint-Denis)et, dans les faits, elles ont visé exclusivement cette population-là. En prétextant la recherche d'infractions telles que vol, incitation à la mendicité, travail illégal ou port d'arme blanche, elles ont consisté en de véritables chasses au faciès, en bouclant à chaque fois un quartier, avec pour conséquence le placement en rétention de plusieurs dizaines d'étrangers sans papiers, en vue de leur expulsion.

Ces opérations font partie du plan de Sakorzy qui, le 9 septembre devant les préfets, avait une nouvelle fois mis les points sur les " i " : " Je vous ai fixé des objectifs chiffrés, en vous demandant de procéder au minimum à 23000 éloignements en situation irrégulière cette année. (...) Plus encore qu'une obligation de moyens, c'est une obligation de résultats qui vous est fixée. (...) Il vous faut aussi ne pas hésiter à utiliser toutes les marges de manoeuvre autorisées par la loi. Elles sont réelles. Vous devez ainsi faire usage des pouvoirs que vous donne le code de l'entrée et du séjour des étrangers, quelles que soient les sollicitations locales. Je vous demande de savoir résister aux pressions... "

Monter des opérations policières, faire du chiffre (avec les immigrés), utiliser les marges de manoeuvre de la loi, fabriquer de l'esbroufe pour en mettre plein la vue à la partie xénophobe de son électorat : voilà en résumé (et en totalité) l'action du superman de l'Intérieur.