Quinze jours après le désastre du cyclone, George Bush a présenté son plan de secours et de reconstruction : des aides pour les entreprises, et pour le million de sinistrés... une loterie mettant en jeu quelques lopins de terre !

Faute de connaître le nombre de cadavres qui pourrissent encore sous les eaux et les décombres, on ne sait toujours pas combien de centaines ou de milliers de morts le cyclone aura finalement provoquées parmi les populations les plus démunies de Louisiane, du Mississipi et de l'Alabama. Mais on sait que des centaines de milliers de personnes ont été déportées, que des millions ont tout perdu, logement, travail, école pour les enfants... Tout ! À ceux-là, Bush a annoncé le 15 septembre dernier, lors de son show télévisé diffusé sur l'ensemble de la planète, " les plus grands efforts de reconstruction que le monde ait jamais vus ".

Aux entreprises qui créeraient des emplois, Bush a promis des réductions d'impôts. À celles qui viendraient s'installer dans les régions sinistrées, il offre des aides à la création de sociétés. Et ceci sans compter les subventions et les contrats -sans appel d'offres bien sûr- déjà gracieusement proposés aux plus grandes entreprises du pays.

Quant aux sinistrés, il ne leur a pas annoncé que l'État allait les embaucher, pour au plus vite nettoyer et remettre en ordre de fonctionnement la région. Non, il leur fait miroiter une aide qui pourrait aller jusqu'à 5000 dollars... pour chercher du travail ou payer une formation. Il n'a pas non plus proposé d'équiper les sans-logis pour qu'ils réparent ou reconstruisent leurs maisons. Non, il propose aux plus démunis une grande tombola, où les lots mis en jeu seront des lopins de terre sur lesquels quelques heureux gagnants pourront construire. À condition bien sûr qu'ils se débrouillent ensuite pour trouver un emprunt ou l'aide d'une organisation caritative. Et s'y ajoute toute une série de mesures qui n'auront pour effet que d'opposer les pauvres à plus pauvres qu'eux, telle la priorité donnée aux familles de réfugiés pour l'attribution de logements sociaux, par rapport aux autres familles démunies, qui attendent parfois depuis des années un tel logement.

L'ouragan a publiquement levé le voile sur l'extrême dénuement dans lequel tentent de survivre les plus pauvres de la plus riche des nations capitalistes du monde. Vivement le coup de balai qui fera disparaître ses serviteurs et leur mépris.