Continental – Sarreguemines (57) : Le chantage à la fermeture,une escroquerie22/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1938.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental – Sarreguemines (57) : Le chantage à la fermeture,une escroquerie

À l'usine Continental de Sarreguemines (1300 salariés, dont une centaine d'intérimaires), la direction avait proposé en mai dernier le retour aux 40 heures... sans augmentation de salaire ! En cas de refus, la direction menaçait de fermer l'usine, expliquant que les usines du groupe étaient mises en compétition et qu'en Allemagne les syndicats avaient accepté une augmentation non compensée du temps de travail.

L'intersyndicale CFTC-CFDT-CGT avait refusé d'avaliser ce retour en arrière, qui avait donc été rejeté. Les syndicalistes expliquaient d'ailleurs que, dans une usine belge du groupe, les salariés avaient bien accepté 10% de perte de salaire et 20% de hausse de production, mais que cela n'avait pas empêché la direction de fermer l'usine un peu plus tard !

Que le chantage à la fermeture soit une escroquerie, une preuve supplémentaire en a été donnée mi-septembre. La direction vient en effet d'annoncer l'embauche de 100 salariés entre novembre 2005 et avril 2006... sans préciser s'il s'agit de CDI ou de CDD - sans doute les deux. Mais elle est déjà en pourparlers avec l'ANPE, histoire de récupérer des aides pour l'embauche de chômeurs de longue durée.

Cité par Le Républicain lorrain, le directeur du site de Sarreguemines -qui produit près de 9millions de pneumatiques par an- expliquait : " Pour tout le monde, quand vous embauchez, c'est que votre entreprise va bien. Mais la réalité est moins rose et plus sévère que ça : nous devons absolument augmenter notre volume de production et notre productivité pour garantir la pérennité du site à moyen terme. " Et le directeur de s'exclamer : " Les salariés doivent se transcender " (sic).

Les actionnaires, eux, ne se transcendent pas, ils encaissent : Continental, quatrième fabricant mondial de pneumatiques, a fait un chiffre d'affaires de 12,6 milliards d'euros en 2004, en hausse de 9%. Le bénéfice d'exploitation, lui, s'envole carrément : plus 28% (1,1 milliard d'euros). Continental roule sur l'or.

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