Chômage : Les menaces de sanctions se précisent22/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1938.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage : Les menaces de sanctions se précisent

Une circulaire envoyée aux services de l'emploi et aux ANPE renforce l'arsenal de mesures pesant contre les chômeurs. Elle officialise les menaces de sanctions contre ceux qui refuseraient certaines offres d'emplois, de formations ou de contrats d'apprentissage.

Au premier refus, le chômeur verra ses indemnités amputées de 20% pour une durée de 2 à 6 mois. Au second refus, l'amputation pourra atteindre 50%. Enfin, au troisième refus, ses indemnités pourront lui être totalement et définitivement supprimées. De même, les chômeurs sont censés accepter toute " offre d'emploi valable ". Cette notion, que le gouvernement se garde bien de préciser, est définie par l'ANPE dans le cadre de leur " projet personnalisé ". Elle est censée prendre en compte la formation du chômeur, ses compétences, son lieu de résidence et sa situation familiale. Désormais, au bout de six mois, les chômeurs devront baisser leurs prétentions en matière de qualification et de salaire ; ils pourront également se voir imposer une " réorientation " par l'ANPE, afin de coller " au marché de l'emploi " !

L'objectif du gouvernement est clair : accroître la pression sur les chômeurs pour qu'ils acceptent n'importe quel emploi, et surtout n'importe quel salaire.

Ces menaces de sanctions satisferont sans doute quelques patrons de l'hôtellerie-restauration, de l'agriculture ou du bâtiment, qui ont bien du mal à trouver des volontaires pour les emplois difficiles, sous-payés et souvent précaires qu'ils proposent. Mais ces mesures crapuleuses seront bien incapables de faire baisser notablement le chômage car, pour que des millions de chômeurs trouvent un emploi, il faudrait que l'ensemble du patronat non seulement arrête de licencier mais qu'il propose plusieurs millions d'emplois stables, ce qui est loin d'être le cas.

Ces nouvelles mesures ne changeront donc rien à la situation générale de l'emploi. Elles permettent seulement au gouvernement de faire un geste supplémentaire en direction du patronat, et en passant de renforcer sa démagogie en direction des couches les plus réactionnaires de l'électorat, qui considèrent tous les chômeurs comme des fainéants et des parasites.

Partager