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- Lutte ouvrière n°1937
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Leur société
"Incivilités" à l'hôpital : Un cautère sur une jambe de bois
La Fédération hospitalière de France, organisme qui regroupe la quasi-totalité des hôpitaux et centres de soins publics, lance une campagne contre "l'incivilité à l'hôpital". Ce que la FHF appelle pudiquement "incivilités", c'est la somme d'algarades, d'injures et parfois de coups que subissent les personnels des hôpitaux de la part de certains patients, en particulier dans les services d'urgences.
Pour améliorer la situation, la FHF propose... une campagne d'affichage dans les hôpitaux sur le thème: "On fait notre maximum. Restez polis au minimum". C'est en effet la seule chose que peuvent dire, et que disent, ceux qui doivent faire prendre patience à plusieurs dizaines de personnes lorsqu'elles attendent depuis des heures aux urgences. Dans ces salles d'attente il y a bien entendu tous les accidentés et malades "urgents" mais il y a aussi, et ils sont de plus en plus nombreux, les gens démunis qui n'ont pas d'autre endroit pour se faire soigner et même pas d'autre endroit pour s'asseoir. La baisse générale du niveau de vie des classes populaires fabrique de plus en plus de laissés-pour-compte, pendant que la politique de restriction budgétaire dans la santé diminue les possibilités d'accueil pour les malades. Le résultat est forcément l'engorgement chronique des hôpitaux en général et des urgences en particulier et son lot "d'incivilités". Au point que la première personne rencontrée au service des urgences est parfois... le vigile.
Malgré tout il s'est quand même trouvé un malade, transporté en urgence au Val-de-Grâce, pour être, selon ses mots, "ébloui par la qualité, à la fois technique et humaine, de notre système hospitalier". Il est vrai qu'il s'agit de Chirac qui, non seulement a participé à toutes les restrictions de budget de la santé, mais en plus était hospitalisé pour... des troubles passagers de la vision.