À l'hôpital Dron de Tourcoing, le personnel de gériatrie est au bout du rouleau: sous-effectif chronique, arrêts maternité-maladie-accident non remplacés, horaires déments, non-respect des jours de repos consécutifs, rappel du personnel les jours de repos et même pendant les vacances... Ce n'est plus acceptable.

Les heures supplémentaires à récupérer atteignent des niveaux jamais connus: 4000 heures pour 43 aides-soignantes, dont 1000 depuis 2005, dans un service; 3900 heures pour 70 agents dans un autre; dans un troisième le cadre refuse de donner les informations...

Les personnes âgées en souffrent bien évidemment, au niveau des soins et aussi de la chaleur humaine qu'il n'est plus possible de leur offrir. En moyenne, nous n'avons le matin que 25 minutes pour faire la toilette complète de chaque pensionnaire, servir le petit-déjeuner et le mettre au fauteuil. Le midi nous n'avons que dix minutes pour lui faire prendre son repas! Le soir nous disposons de 7,5 minutes pour le mettre dans son lit. Et dans la journée, nous n'avons plus le temps de passer faire asseoir ou aider à se lever ceux qui n'ont plus leur autonomie.

Bien sûr notre propre santé se ressent du manque de personnel. Les arrêts pour maux de dos, grosses fatigues et tendinites se multiplient, aggravant encore le manque de personnel.

Dans le service Les Fougères, une réunion a eu lieu le 30 août pour définir nos revendications: remplacement de l'agent d'entretien absente depuis le 15 août, un agent supplémentaire en restauration, refus de revenir pendant les congés payés, un aide-soignant de plus le matin et la nuit. Le principe de la grève a été voté à l'unanimité des 41 agents présents (sur 104 affectés dans ce service) si nous n'avions pas de réponse concrète. La direction a alors proposé de "profiter" de la fermeture d'un étage dans un service de moyen séjour, du fait du départ de deux médecins, pour assurer le nombre d'aides-soignants et permettre la récupération des heures. Mais après, quand le service de moyen séjour rouvrira-t-il?

Le 9 septembre, nous avons demandé à la direction de prévoir l'effectif en tenant compte de l'absentéisme moyen de l'hôpital. Jusqu'à présent, les services ne peuvent fonctionner à l'effectif minimum théorique que si les agents ne sont jamais enceintes, jamais malades, jamais blessés...

La direction a repoussé le problème en proposant de lancer une étude sur l'absentéisme, laissant entendre que les arrêts seraient de complaisance! Et elle se retranche derrière le budget insuffisant de l'hôpital, laissant planer la menace que le long séjour de gériatrie pourrait être placé en dehors de l'hôpital puisque nous dépendons en partie du Conseil général du Nord pour le financement.

Face à l'absence de propositions de la direction, les 37 agents présents à l'assemblée des Fougères exigent d'être au moins cinq aides-soignants le matin pour 47 résidents -et cela tous les jours- et ont décidé de faire déposer un préavis de grève. L'idée d'aller vers les autres services a été évoquée et une nouvelle assemblée du personnel était prévue vendredi 16.