Hewlett Packard n'est pas en difficulté. D'ailleurs elle ne le prétend pas. Au contraire, elle se flatte d'être l'une des toutes premières entreprises mondiales de production d'ordinateurs, de matériel informatique et de logiciels.

Centrée d'abord sur la fabrication de calculettes, Hewlett Packard a élargi sa production et doublé tous ses concurrents. Son chiffre d'affaires pour le deuxième trimestre 2005, qu'elle présente comme un record, est de 21,6 milliards de dollars, correspondant à un bénéfice qui dépasse largement le milliard de dollars.

Mais la course aux profits n'ayant pas de limite, HP a annoncé une nouvelle tranche de suppressions d'emplois: 10% de ses effectifs mondiaux, soit 14 500 emplois sur 151000. En France, l'entreprise emploie 5000 salariés, dont 2 500 dans le département de l'Isère -ils y étaient deux fois plus nombreux il y a cinq ans. Elle compte y supprimer encore 1 300 postes.

L'entreprise évoque des projets d'implantation à Bangalore en Inde, ou à Bratislava en Slovaquie, en Chine. Une employée, secrétaire de direction, interrogée par la télévision, exprimait sa surprise devant un tel comportement, et son indignation face à la décision des dirigeants de l'entreprise qui ne manifestaient aucune reconnaissance pour les efforts qu'elle, et d'autres, avaient fournis pendant des années.

Mais le capitalisme, c'est cela. Il utilise le travail de femmes et d'hommes, puis s'en débarrasse. Pourquoi? Tout simplement pour faire encore plus de profits, sans se soucier du sort de ceux qui ont passé des années à se faire exploiter. Sans même se soucier des besoins de la collectivité. Car ces gens qu'on va mettre au chômage, qu'on va réduire à l'inactivité, ont une expérience et une compétence qui pourraient être utiles. Mais dans ce système cela ne compte pas.

Dès l'annonce de cette menace sur leur emploi, les salariés de Hewlett Packard ont commencé à se mobiliser. C'est la seule réponse possible aux décisions patronales. L'exigence fondamentale du monde du travail reste l'interdiction des licenciements, à commencer par les entreprises qui font du profit. Hewlett-Packard a fait des profits considérables, et continue à en faire. Que ces profits servent à payer les salariés ne serait que justice.