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Leur société
Division du travail au PS : Fabius joue les rassembleurs...
Le chahut qui a accompagné le passage de Fabius à la fête de L'Humanité du 10 septembre ne l'a pas empêché, notamment sur France 2, de s'affirmer, avec un aplomb très mitterrandien, comme le nouveau rassembleur de la gauche. "Je venais à la Fête de l'Humanité parce que je suis porteur de ce rassemblement", a-t-il expliqué.
"On dit que vous avez changé", a demandé la présentatrice. "C'est un discours, une posture", a-t-elle insisté. Pas du tout a dit Fabius, il a changé. "Il n'y a que les autosatisfaits qui ne changent pas", précise-t-il. Et d'expliquer "qu'il écoute", "qu'il réfléchit". Il sait "que 87% des ouvriers n'ont pas voté pour le candidat de notre parti à la présidentielle de 2002". Il admet, dit-il, que c'est "la responsabilité collective" des dirigeants du PS. Mais il ne parle pas de sa politique de baisse des impôts favorables aux plus hauts revenus quand il était ministre des Finances, de son refus alors de taxer les "stock-options" des très hauts cadres, et de bien d'autres choses dont il était le maître d'oeuvre.
Mais, avec le même aplomb, Fabius a découvert que l'essence et le logement coûtent cher, que les parents s'inquiètent pour le sort de leurs enfants et que les fins de mois sont difficiles dès le 15 du mois et non plus le 20. Et tout cela, il ne le voyait pas, quand il était au gouvernement.
Alors, pour l'aider à renouer avec le "peuple de gauche", il y a la politique antiouvrière menée par la droite. Il dénonce "la droite qui attaque sur tous les fronts et démolit les piliers de la France: la retraite par répartition, la Sécurité sociale, le code du travail, et l'école" et "la mondialisation libérale qui va tout balayer sur son passage: pouvoir d'achat, logement, formation".
Changé, Fabius? Pas tant que cela. Car que propose-t-il pour y mettre un coup d'arrêt? Que les travailleurs se mobilisent tous ensemble? Il n'en est pas question. La seule échéance, c'est 2007. Et ce qu'il veut, c'est refaire... une Union de la Gauche qui réunirait, une fois de plus, Parti Socialiste, Parti Communiste, Radicaux de gauche et Verts, et en tout cas les électeurs de ces partis sur son nom. Et pour quelle politique? Celle qu'il appelle des "valeurs de gauche": d'un côté "liberté, laïcité, égalité et responsabilité", et de l'autre "emploi, pouvoir d'achat, éducation, formation, logement, protection et environnement". Il n'en dit pas plus: le "rassembleur" ne veut surtout pas s'engager pour la suite.
Car, si le Parti Socialiste revenait aux affaires, c'est surtout le mot "responsabilité" -c'est-à-dire responsabilité devant le grand patronat- qui prendrait tout son sens.