Réforme de la fiscalité : Villepin baisse les impôts des riches08/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1936.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Réforme de la fiscalité : Villepin baisse les impôts des riches

Le Premier ministre a annoncé une nouvelle baisse de l'impôt sur le revenu. Présentée comme un «big-bang» fiscal, il n'y a aucun doute que cette nouvelle réforme va faire des heureux du côté de Neuilly, de Passy et autres beaux quartiers. Du côté des classes populaires, même celles qui pensent faire partie des «classes moyennes», l'avantage sera nul ou maigre.

Pour l'instant les mesures fiscales du gouvernement devront se traduire par la réduction du nombre de tranches d'imposition, qui passeront de 7 à 4.

Le taux de ces nouvelles tranches n'étant pas annoncé, on ne peut pas en mesurer vraiment l'impact. Mais, de toute façon, la réduction du nombre de tranches rendra l'impôt encore moins progressif, et donc plus favorable aux classes aisées ou très riches. L'existence des tranches permet de taxer davantage les fractions supérieures des revenus: par exemple, la partie des revenus annuels d'un individu comprise entre 8524 euros et 15004 euros est actuellement taxée à 19,14% (3e tranche) tandis que la partie des revenus au-dessus de 48747 euros est taxée à 48,09% (7e tranche ou tranche marginale). Ces tranches rendent plus ou moins progressif l'impôt sur le revenu (plus on gagne, plus on est taxé). Seulement la diminution du nombre de tranches, sur laquelle s'engage le gouvernement, en diminue la progressivité.

L'impôt sur le revenu est le seul qui soit relativement lié au revenu, donc en principe le moins injuste. C'est pourquoi son fonctionnement est, peu à peu, remis en question par les gouvernements au service des riches -et ils le sont tous.

La mesure décidée par le gouvernement Villepin coûtera 3,5 à 4 milliards d'euros par an au budget de l'État. Il envisage, pour financer la perte due à ce nouveau cadeau fiscal aux classes moyennes et aux plus aisés, d'augmenter la CSG et la TVA, une taxe qui frappe aussi bien les familles pauvres que les plus riches et qui n'est aucunement liée aux revenus.

Le syndicat SNUI des impôts chiffre à 50 milliards d'euros le coût cumulé des baisses d'impôt sur le revenu mises en oeuvre par Chirac depuis 2002. Ces cadeaux, la population qui ne paye pas d'impôt sur le revenu, faute de revenus suffisants, n'en voit pas la couleur. Mais du côté de l'industrie de luxe, des 4x4 et des yachts, la demande explose, paraît-il... Car l'argent distribué n'est pas perdu pour tout le monde.

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