General Motors - Strasbourg : Patron et médecin du travail main dans la main08/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1936.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

General Motors - Strasbourg : Patron et médecin du travail main dans la main

Le mercredi 24 août, une semaine après le retour des congés, à la réunion des délégués du personnel, le chef du personnel a demandé l'avis des délégués pour entamer une procédure de licenciement contre un travailleur de 53 ans qui avait été victime d'un grave accident du travail il y a dix ans en fonderie, secteur très dangereux. Évidemment, tous les délégués présents ont refusé que la procédure soit engagée.

Depuis quelque temps, la direction de General Motors à Strasbourg utilise tous les moyens pour se débarrasser de travailleurs qu'elle n'estime plus assez rentables pour l'entreprise.

Le dernier en date, menacé de licenciement pur et simple, est un ouvrier qui a travaillé en fonderie pendant plus de vingt ans. Victime d'un grave accident dans ce secteur dangereux il y a une dizaine d'années, il a été mis au SAV (Service après-vente), là où sont traditionnellement reclassés les travailleurs abîmés par la production et victimes de maladies professionnelles. Périodiquement les douleurs -séquelles de son accident-, le contraignent à prendre des arrêts de travail pour cause de rechutes d'accident.

Dernièrement le médecin du travail l'a déclaré «inapte à tous postes», même pour le poste qu'il occupe régulièrement. La direction en a profité pour déclencher une procédure de licenciement. Ce travailleur, si la direction le licencie, va se retrouver au chômage avec ses indemnités de licenciement et une petite indemnité Cotorep.

Pour la direction de GM, ce n'est pas là un coup d'essai. Jusqu'à une période récente, elle engageait des procédures de licenciement pour les ouvriers en invalidité de 2e catégorie. Dernièrement, elle a licencié de la même façon un travailleur déclaré inapte par le médecin du travail de l'entreprise.

Le médecin, qui a le statut de cadre supérieur de la GM, se comporte dans ces affaires comme un vulgaire directeur de production et agit pour le mieux des intérêts du patron. Sa complicité évidente avec le patron avait déjà été dénoncée par des travailleurs de la GM auprès de l'Ordre des médecins pour ses avis ouvertement défavorables aux salariés, comme de déclarer aptes à un poste de travail des personnes qui ne pouvaient assurer la difficulté du poste. Ce qui lui avait valu à l'époque une sanction de l'Ordre des médecins.

La politique de la GM, c'est aussi cela: priver de salaire des ouvriers qui ont laissé une partie de leur santé pour satisfaire les profits.

Partager