Alors que la hausse du prix de l'essence ampute les revenus des automobilistes, en particulier des salariés qui n'ont d'autre choix que de prendre leur véhicule pour se rendre au travail, Villepin a refusé de baisser les taxes sur l'essence. C'est pourtant un moyen immédiat de faire baisser le prix à la pompe: la TVA et surtout la TIPP représentent actuellement autour des deux tiers du prix du litre. Une telle mesure aurait été populaire: s'il en était besoin, un récent sondage montre que 80% des interrogés souhaitent une baisse des taxes.

Mais justement, aux yeux du gouvernement, une telle baisse aurait le désavantage de profiter autant à un automobiliste salarié qu'à son patron. Le gouvernement réserve ses espèces sonnantes et trébuchantes à sa clientèle électorale de petits et moyens bourgeois, et surtout au patronat. La preuve: soi-disant pour les aider à faire face à la hausse du carburant, il vient d'annoncer la baisse de la taxe professionnelle des patrons transporteurs routiers.

Comment compenser le manque à gagner dû à la suppression de la TIPP et de la TVA sur les carburants? Ce serait simple. Il suffirait que l'État récupère les bénéfices que réalisent les sociétés pétrolières grâce à la hausse fantastique du cours du pétrole. N'a-t-il pas sous la main la société Total, qui participe abondamment à ce super-festin des pétroliers. Mais, parmi les projets fiscaux du gouvernement, c'est le seul qui ne soit pas envisagé.