Les deux immeubles parisiens que Sarkozy a fait évacuer le jour de la rentrée des classes étaient certes insalubres, mais surtout présentaient le gros avantage de se situer dans des «quartiers très recherchés», comme disent les annonces des agences immobilières, et d'avoir été acquis respectivement par un promoteur et un marchand de biens. Ceux-ci considéraient avoir déjà trop attendu pour réaliser de profitables opérations immobilières.

L'immeuble du 14e arrondissement, dont le propriétaire est le promoteur immobilier Soferim, se trouve dans le sud de Paris, près du parc Montsouris, où les logements anciens se vendent autour de 6000 euros le mètre carré. Le site de l'immeuble est classé aux Monuments historiques à cause du sous-sol et censé être protégé. Mais il serait étonnant qu'une opération de prestige ne s'y vende pas un jour prochain à des prix exorbitants.

Le second immeuble est situé dans le quartier de la Mouzaïa, dans le 19e, où des maisons avec jardin donnent sur des allées piétonnes. Dans Paris et en plein milieu d'un quartier populaire, cet îlot accueille ceux qui peuvent acheter une petite maison de quatre pièces pour 600000 euros au moins. Et les loyers sont à l'avenant.

Jeter les plus pauvres à la rue au profit des requins de l'immobilier, voilà l'un des aspects de la politique menée par Sarkozy et consorts.